"Il n'y a pas de réponse" : fermé à cause d'un problème de chaufferie depuis 8 mois, le sort de cet Ehpad reste en suspens

L'Ehpad Bléry, situé à Marseille-en-Beauvaisis, dans l'Oise, est fermé depuis 8 mois à cause d'un problème de chaufferie. Résidents et personnels s'impatientent et souhaitent retourner dans l'établissement au plus vite. Mais il semblerait que celui-ci puisse fermer définitivement.

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"Un jeudi soir, en avril, on nous a dit : demain, il faut qu'on déménage parce qu'il y a un gros souci avec la chaudière", lance Catherine Martin, aide-soignante. Depuis, la maison de retraite de Bléry n'a pas rouvert ses portes. Les 29 salariés et les 39 résidents ont dû être transférés vers l'hôpital local de Grandvilliers, 10 kilomètres plus loin.

Dans la commune de Marseille-en-Beauvaisis (Oise), la moitié des 1400 habitants a déjà signé la pétition réclamant la réouverture de l'Ehpad. Mais pour le moment, ils ont peu de perspectives pour l'avenir.

"On pensait que ce serait résolu rapidement"

Le personnel pensait que la panne serait rapidement résolue, en deux ou trois mois, tout au plus, pour réintégrer les pensionnaires. "On attendait une réponse de l'ARS (Agence régionale de santé), et malgré des courriers, des coups de téléphone, on n'en a pas du tout eu, même pas un accusé de réception", déplore Isabelle Dubut, maire (SE) de la commune.

Elle attend "avec inquiétude" la réunion du lundi 9 décembre qui se tiendra avec une représentante du département et de l'ARS à la préfecture de Beauvais. "Tout ce qu'on sait", par rapport à la fermeture, "c'est qu'on ne peut pas réintégrer les lieux sans chauffage, tant que l'ARS n'a pas donné l'autorisation de faire les travaux".

On se rend compte qu’on va devoir passer les fêtes de Noël à Grandvilliers alors qu’habituellement, on les passe ici, avec nos résidents. Mes collègues attendent, tout le monde attend, on est là, on ne sait plus quoi faire.

Elisabeth Gruyer, aide soignante

S'ils ont bien été accueillis à Grandvilliers, les résidents "réclament d'être chez eux, parce qu'ici, c'est chez eux", rapporte Elisabeth Gruyer, aide-soignante au sein de l'EHPAD depuis 8 ans. Elle-même ne comprend pas le silence de l'ARS. "La directrice a mis tout en œuvre, elle a tout fait, elle se bat corps et âme pour qu'on réintègre cette maison de retraite, mais il n'y a pas de réponse", ajoute-t-elle.

Si l'aide-soignante est consciente qu'une chaudière coûte cher, elle s'attend à ce que l'Agence régionale de santé agisse. "J'estime qu'une réponse serait plus simple que de nous laisser dans le néant. On attend tous les jours".

Catherine Martin, aide-soignante également, note qu'être à la maison de retraite de Grandvilliers est un "grand changement" pour leurs résidents. Elle regrette d'ailleurs ne pas les voir tous les jours. "Ils ne sont plus habitués, ils n'ont plus les mêmes personnes pour les soigner donc forcément, c'est un changement pour eux". D'autant plus que l'Ehpad de Bléry est plus petit, "donc très familial", et qu'ils ne sont pas habitués à une plus grande structure.

"C'est acté et fermé"

Pour Eric Couq, il ne fait presque plus de doute : l'établissement va fermer ses portes, car il n'est pas assez rentable. Il sort son téléphone et montre des photos de travaux à l'intérieur de l'EHPAD : "pourquoi sont-ils en cours ? Pour une maison médicale ? Recevoir un médecin ?".

Il se demande s'il n'y a pas une "volonté de pourrissement" et considère même que c'est le cas, "comme on l'a vu dans d'autres départements, à Dordives dans le Loiret". Là-bas, "on a laissé tranquillement la tutelle, on a laissé pourrir la situation pour finir par dire : non, ça doit fermer".

La fusion avec l’hôpital local de Grandvilliers est déjà actée depuis mars 2023. Sur les documents que j’ai, qui sont entre autres une convention d’extension de direction commune, il est bien indiqué que l’établissement est un établissement de 49 résidents peu rentable.

Eric Couq, élu CGT

Le syndicaliste ne sait pas si la situation est "courue d'avance", mais il estime que depuis le départ, la fermeture de l'établissement est en réflexion. "Les agents, tout comme les résidents et leur famille, sont en droit de connaître leur devenir, et peut-être que leur devenir est définitivement à Grandvilliers".

Il craint que la réunion de la semaine prochaine à la préfecture de Beauvais ne débouche sur cette nouvelle : la fermeture de l'EHPAD de Bléry. "Évidemment, personne ne veut nous donner l'heure de la réunion pour éviter qu'on s'y invite", conclut-il.

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