Le gendarme chargé de l'enquête sur l'affaire Bénédicte Belair mis en examen : "c'est un soulagement, ça fait sept ans que j'attends"

Près de huit ans après la mort de Bénédicte Belair à son domicile de Pont-Sainte-Maxence (Oise), la mise en examen du gendarme chargé de l'enquête est un soulagement pour la famille. Depuis 2017, la sœur de la victime, Sylvaine Grévin, se bat pour connaître la vérité.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Une grande avancée et un soulagement. C'est ce que représente la mise en examen du gendarme chargé de l'enquête sur la mort de Bénédicte Belair en avril 2017. La famille et notamment la sœur de la victime, Sylvaine Grévin, dénonce depuis le début une enquête bâclée.

L'ancien gendarme, qui était directeur d'enquête au moment de la mort de Bénédicte Belair, a été mis en examen pour faux en écriture par une personne dépositaire de l'autorité publique par le parquet de Senlis ce jeudi 23 janvier.

"Depuis le temps que j'attends, c'est un soulagement, ça fait sept ans que j'attends. Je suis soulagée de constater que le juge d'instruction qui a mis en examen cet officier de police judiciaire a toutes les raisons de croire que cet adjudant a orienté l'enquête vers une fausse piste", nous a confié Sylvaine Grévin, la sœur de la victime.

Pour rappel, l'ex-compagnon de Bénédicte Belair est depuis 2023 mis en examen pour violences aggravées sur une période allant de 2015 jusqu'au jour du décès, le 4 avril 2017. Il est également placé sous le statut de témoin assisté pour sa mort.

Deux témoins clés auraient été écartés

Derrière la mise en examen de cet ancien gendarme, il serait question de faux procès-verbaux de deux témoins clés : le médecin et une très bonne amie de Bénédicte Belair.

"Un procès-verbal a été établi par le directeur d'enquête en mai 2017. Il indique avoir pris attache avec le médecin et ne pas avoir recueilli auprès de lui d'informations prouvant les violences que Bénédicte subissait. Sauf que quand j'ai eu accès au dossier, j'ai pris contact avec le médecin qui est tombé des nues puisqu'il n'avait jamais rencontré ce directeur d'enquête. Il était vraiment surpris, car il a lui-même établi des certificats pour coups et blessures et il était parfaitement au courant des violences conjugales que subissait Bénédicte", raconte Sylvaine Grévin.

Deux témoins clés ont été écartés de la procédure avec la production de faux procès-verbaux, ce qui est extrêmement grave pour quelqu'un qui détient une autorité judiciaire.

Sylvaine Grévin, la sœur de Bénédicte Belair

Le deuxième témoin est une amie de Bénédicte Belair qui avait demandé à être entendue au moment de l'enquête. Elle ne l'aurait finalement jamais été. Convoqué en juin dernier, l'ex-gendarme devait répondre aux deux témoins qui contestent leur propos dans les procès-verbaux. Mais selon Le Parisien, celui-ci aurait esquivé plusieurs fois sa convocation. Avec cette mise en examen, il se verrait cette fois obligé de s'expliquer.

"Deux témoins clés ont été écartés de la procédure avec la production de faux procès-verbaux ce qui est extrêmement grave pour quelqu'un qui détient une autorité judiciaire et qui est censé être là pour la manifestation de la vérité", dénonce la sœur de la victime.

Un long combat judiciaire

Depuis que le corps sans vie de Bénédicte Belair a été retrouvé à son domicile de Pont-Sainte-Maxence (Oise) le 4 avril 2017, la sœur de la victime, Sylvaine Grévin, n'a cessé de croire que sa mort n'était pas accidentelle.

Alors que la plainte a été classée sans suite au bout de six mois, Sylvaine Grévin, a de son côté très vite remarqué des éléments troublants dans l'enquête. "Dans le dossier, j'ai très vite constaté qu'un appel avait été passé le jour de la mort de Bénédicte par son ex-compagnon. (...) En recoupant, j'ai découvert qu'il s'agissait du numéro de portable de l'adjudant-chef qui est aujourd'hui mis en examen", révèle-t-elle.

J'étais très émue ce matin, j'ai été soulagée, c'est un combat long et difficile.

Sylvaine Grévin, la sœur de Bénédicte Belair

Selon Sylvaine Grévin, l'ex-compagnon de sa sœur aurait été de mèche avec le directeur d'enquête et un autre gendarme afin de bâcler l'enquête : "Il y a un autre gendarme en ligne de mire, qui depuis a été radié de la gendarmerie pour une autre affaire, qui est intervenu lors de l'enquête, mais aussi avant l'enquête."

En effet, ce dernier est mis en cause pour non-assistance à personne en danger. Quelques jours avant le décès, il était intervenu au domicile après un signalement de Bénédicte Belair pour violences de la part de son conjoint. Pour rappel, l'ex-compagnon avait été condamné pour violences conjugales en 2012.

À LIRE AUSSI ►Affaire Bénédicte Belair : "on a été maltraité", une plainte déposée contre l'ex-procureur de Senlis pour manquements graves dans la conduite de l'enquête

La recherche de vérité sur la mort de sa sœur est une interminable bataille, mais Sylvaine Grévin s'est promis de ne jamais l'abandonner : "J'étais très émue ce matin, j'ai été soulagée, c'est un combat long et difficile. Parfois, je ne vous cache pas que j'ai aussi envie de baisser les bras. Mais je ne le ferai jamais parce que je l'ai promis à ma sœur sur son lit de mort et je pense que tous les magistrats le savent aujourd'hui que je ne lâcherai rien."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information