"On a toujours tendance à penser que c'est un peu vieillot", mais le radioamateurisme est loin d'être obsolète

Ce samedi 1er février 2025, les radioamateurs des Hauts-de-France s'étaient donné rendez-vous pour une première rencontre à Carlepont, dans l'Oise. Un univers et une passion qui traversent les époques, toujours utilisés dans certaines crises.

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Un langage bien particulier, difficile à transcrire. Le jargon employé par Luc Thibaudat est propre aux radioamateurs. Grâce à celui-ci, il se connecte partout dans le monde. "C'est un jargon qui s’appelle le code Q, une langue universelle qui servait déjà au morse. Au lieu de dire à quelqu'un : 'veuillez agréer, Monsieur, en l'assurance de ma considération distinguée', on lui disait 73 7.3."

Le radioamateurisme loin d'être obsolète

Cet atelier était l'une des nombreuses démonstrations des premières rencontres des radioamateurs de France à Carlepont, dans l'Oise, samedi 1er février 2025. Derrière Luc se trouvent des vieux postes, des antennes et des boutons partout. Un monde à part, mais loin d’être dépassé, signale Dimitri Levet, président du radio club F4KMI, à l'origine de ces premières rencontres. "Le radioamateurisme, généralement, on a toujours tendance à penser que c'est un peu vieillot, on fait du morse ou autre. Le morse, c'est toujours fait. Mais on a des réseaux numériques, on a des passerelles qui nous permettent d'étudier la propagation solaire pour faire rebondir les ondes dessus. On a de la communication satellite aussi. Et on a aussi beaucoup d'expéditions, des gens qui partent à l'autre bout du monde pour activer des zones où c'est très peu utilisé."

Lors de ces rencontres, il était possible de construire son propre émetteur-récepteur, une petite station qui émet à de très petites puissances. © Jean-Louis Croci / FTV

Des ondes radios sont envoyées dans l'espace. Amsat-francophone suit en direct les satellites radioamateurs. Grâce à eux, l’association facilite le travail des universitaires. Michel Nawrocki, membre de cette association, explique : "Ici, j'ai un simulateur de nanosatellitte en taille réelle. Ce sont des satellites comme ça qui servent à étudier le climat, récupérer les données et les transmettre par des moyens radioamateurs pour les chercheurs. Pour qu'ils puissent avec leurs étudiants étudier les données qui auront été mesurées par ces satellites."

Les stations radioamateurs utilisées en cas de crise

Expérimenter, apprendre, ces rencontres sont aussi un terrain d’entraînement, avant de passer sa licence de radioamateur pour avoir le droit d'exploiter sa station. Stéphane Blondeau encadre ainsi un atelier permettant de construire son propre émetteur-récepteur. En repartant avec, s'ils sont autorisés, ils pourront "par la suite émettre et faire des essais à de très petites puissances".

Derrière cette passion, se trouve un enjeu bien réel. Celui d'un réseau autonome sans internet. Dans chaque préfecture, une station radioamateur peut être activée en cas de crise comme un plan Orsec, un plan "d'organisation de la réponse de sécurité civile". En décembre 2024, deux bénévoles de la Fédération nationale des radioamateurs au service de la sécurité civile (FNRASEC) ont ainsi accompagné la mission de la Protection civile à Mayotte, après le passage du cyclone de Chido.

Avec Camille Di Crescenzo / FTV

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