Scandale des eaux Nestlé : "s'il le faut, nous convoquerons Alexis Kholer", affirme Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d'enquête parlementaire

Après les nouvelles révélations de la cellule investigation de Radio France et du Monde sur le scandale des eaux en bouteilles de Nestlé, ce mardi 4 février, Alexandre Ouizille, sénateur PS de l'Oise et rapporteur de la commission d'enquête parlementaire souhaite auditionner Alexis Kohler, le bras droit d'Emmanuel Macron, "s'il le faut".

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Ce mardi 4 février 2025, la cellule investigation de Radio France et Le Monde ont révélé de nouvelles informations concernant le scandale des eaux en bouteille. L'enquête révèle une opération de lobbying de la part de Nestlé auprès de cabinets de plusieurs ministres du gouvernement afin de convaincre l'État de contourner la réglementation relative aux eaux minérales naturelles.

Les nouveaux éléments sont sortis alors qu'une commission d'enquête parlementaire à ce sujet a été lancée le 4 décembre dernier. Face à ces révélations, Alexandre Ouizille, sénateur PS de l'Oise et président de cette commission, a indiqué devoir "aller du côté de l'Élysée" afin d'auditionner "les conseillers qui ont été impliqués ou qui ont travaillé sur la question de Nestlé Waters".

L'objectif de la commission est "d'établir la chaîne des responsabilités administratives et politiques"

Il poursuit : "Il semblerait qu'Alexis Kohler lui-même, le bras droit d'Emmanuel Macron, était dans des boucles où ce sujet était évoqué. Donc, s'il le faut, nous convoquerons Alexis Kholer." Il rappelle également les limites de la commission d'enquête parlementaire : "nous ne pouvons pas convoquer le président de la République lui-même. C'est le principe de la séparation des pouvoirs."

L'objectif de la commission est "d'établir la chaîne des responsabilités administratives et politiques qui peuvent exister. Pour ce qui est de la responsabilité pénale, nous laissons ça à la justice. Si nous-mêmes nous avons connaissance de faits pénaux, nous pourrions les transmettre à la justice."

Jusqu'à ce mardi 4 février, la commission s'en tenait à un champ d'auditions plus restreint, rappelle le sénateur, il liste ainsi : le "ministère de la Santé", le "ministère de l'Industrie", "leurs différents services nationaux et territoriaux", les "autorités régionales de santé". "Nous nous en tenions au cabinet de ces ministères et nous nous en tenions à Matignon, à une réunion interministérielle qui avait rendu des arbitrages ultimes."

Il y a des défaillances très importantes que nous constatons dans le contrôle des eaux en bouteille.

Alexandre Ouizille, sénateur PS de l'Oise et président de la commission d'enquête parlementaire

En cas d'implications vérifiées de l'État, "nous pourrions faire un certain nombre de recommandations pour que les défaillances administratives et politiques qui se seraient fait jour puissent être corrigées."

Parmi les informations révélées, le président de la commission d'enquête parlementaire pointe le fait "qu'un arbitrage politique a été rendu contre la direction générale de la Santé". D'après l'enquête, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé à l'époque, avait envoyé un mail à destination du cabinet du ministre de la Santé, François Braun, au début de l'été 2022. Un message pour résumer les conclusions du rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales), dans lequel est écrit : "toutes les dénominations commerciales font l'objet d'un traitement non conforme". La tentative du ministère de la Santé de porter cette note à Matignon, n'a finalement eu aucun effet.

Par ces informations, Alexandre Ouizille est persuadé : "il y a des défaillances très importantes que nous constatons dans le contrôle des eaux en bouteille et sur la manière dont Nestlé a été traitée dans ce moment-là."

"Les Français ont le droit de savoir ce qu'ils boivent"

Suite aux révélations, Emmanuel Macron a réagi ce mardi 4 février, en marge d'un déplacement, en affirmant ne "pas être au courant de ces choses-là" et en ajoutant qu'il n'y a eu ni "entente" ni "connivence avec qui que ce soit". Alexandre Ouizille répond à ces propos en rappelant "le devoir" de la commission d'enquête de "vérifier si l'Élysée est en cause". "Nous irons avec nos auditions publiques et sous serments au bout de la vérité, parce que nous le devons aux Français, parce que les Français ont le droit de savoir ce qu'ils boivent et parce qu'ils ont le droit de savoir la manière dont leurs dirigeants, leurs administrations traitent de ces sujets."

Actuellement, le sénateur de l'Oise indique qu'il y a "un contrôle sanitaire renforcé, qu'il semble être efficace pour garantir la qualité sanitaire des eaux. Ça ne répond pas tout à fait à la question, ces eaux sont-elles encore des eaux minérales naturelles ? Parce que là, il y a de quoi douter pour un certain nombre de sources."

Il espère qu'à la fin de la commission d'enquête, transpartisane, "viendra le temps de la loi et des recommandations que nous pourrons faire et qui rentreront évidemment dans le droit pour améliorer la situation puisqu'elle n'est pas acceptable aujourd'hui. Disons-le clairement."

Alexandre Ouizille reste déterminé à aller au bout parce que "je suis aussi un père qui donne de l'eau minérale naturelle à ses enfants. Et qui, lorsqu'il le fait, veut être tranquille et veut être confiant sur la qualité des produits qu'il donne à ses enfants. Et je pense que c'est un droit minimal du consommateur que d'avoir cette qualité-là et d'avoir au-dessus de lui un État qui garantit sa protection sanitaire."

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