Suppressions d'emplois chez Forvia : les salariés en grève réclament des indemnités de licenciement plus élevées

Ce lundi 3 février 2025, à Méru, dans l'Oise, les salariés de Forvia étaient de nouveau en grève. L'entreprise d'équipements automobiles va transférer une partie de son activité recherche et développement à l'étranger. Face à ce plan social, les syndicats demandent des indemnités plus élevées.

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Ce lundi 3 février 2025, une mobilisation a débuté sur le site Forvia de Méru, à l'initiative des quatre syndicats de (UNSA, FO, CFE-CGC et CFTC) afin de protester contre la suppression de 110 postes, annoncée le 22 novembre 2024. Le but est de mettre la pression sur la direction, concernant les négociations du plan social.

Les emplois menacés concernent la recherche et le développement : des techniciens, des dessinateurs et des testeurs. Ils représentent environ 20 % des effectifs de ce site de l'Oise.

Dès 9h, ils étaient une centaine de salariés de l'entreprise d'équipements automobiles à braver le froid. En soutien, ils étaient rejoints par des délégués syndicaux Stellantis de Poissy (Yvelines).

Des salariés qui redoutent la suite

Présente sur place, l'annonce a été "un gros coup de massue" pour l'une des assistantes du site de Méru. Elle se dit "écœurée" et "effondrée parce que ça fait trente ans que je travaille ici." Elle est "inquiète, parce qu'on voit qu'ils veulent licencier 16 assistantes sur 30 [...] On a vraiment l'impression que notre monde s'écroule." Elle ajoute : "je me suis beaucoup investie. Au début, je travaillais jusqu'à 22h."

En attendant d'en savoir plus sur son futur au sein de l'entreprise, née en 2022 de l'union de deux leaders technologiques du secteur automobile : Faurecia et HELLA, elle a commencé à faire des recherches d'emploi. "Mais des postes d'assistantes, il n'y en a pas beaucoup sur le marché. Du coup, c'est très compliqué. Donc, j'essaye de voir pour faire des formations. Mais il faut savoir dans quelle branche."

On demande à avoir la même chose que les Allemands.

José Peintre, délégué syndical CGT de Forvia

José Peintre, délégué syndical CGT de Forvia demande à avoir les mêmes indemnités qu'en Allemagne, c'est-à-dire entre 150 000 et 180 000 €. © Jean-Louis Croci / FTV

Les négociations, commencées en décembre dernier, ne satisfont pas les syndicats. Ils réclament une indemnité aussi importante que celle octroyée aux salariés de l'usine Forvia en Allemagne, eux aussi licenciés pour plan social. José Peintre, délégué syndical CGT de Forvia expose : "ce que la direction propose, c'est à peu près 60 000 €. Ce qui est à peu près l'indemnité légale. Et nous, on demande à avoir la même chose que les Allemands. C'est-à-dire entre 150 000 et 180 000 €. Puisque c'est un bureau d'études comme en Allemagne. Ce sont des ingénieurs comme en Allemagne. On n'est pas dans un site de production. Et donc, les gens ont bien entendu un salaire plus élevé."

Le syndicaliste ajoute, "on est dans la même entreprise, je ne vois pas pourquoi on serait traité différemment." En détail, il liste les revendications. "On réclame 5 000 € par année d'ancienneté. On réclame 24 mois de congé de reclassement pour permettre aux salariés qui voudraient changer de métier d'avoir une vraie formation qualifiante. Et ça ne se fait pas en six mois. Ce sont des ingénieurs qui ont un certain niveau de compétences et on ne va pas leur donner une formation de cariste. Il faut qu'on parte sur des formations diplômantes et importantes."

10 000 emplois menacés en Europe d'ici à 2028

Ce dernier mettait en garde, en novembre dernier, contre les conséquences sociales de ces suppressions. "Moins 110 personnes avec la même charge de travail, on ne sait pas comment on va faire. On a déjà une augmentation des burn-out sur le site. Il y aura des risques psychosociaux très importants derrière."

Il déclare que "ce sont des gens qui ont fait des déplacements en Chine, au Brésil etc. Qui n'ont pas compté leurs heures, 10-12 heures par jour. Et on leur dit : 'écoutez, on a besoin d'augmenter nos bénéfices. Donc, on vous vire'. C'est inacceptable. Il faut que la direction paye pour ça. Les salariés ne comprendraient pas que ce ne soit pas le cas."

Pour rappel, cette décision rentre dans le cadre d'un licenciement de 10 000 emplois en Europe, d'ici à 2028. Ces suppressions font écho à de nombreuses restructurations dans le monde automobile. En fin d'année 2024, Valeo, équipementier automobile, a annoncé la suppression de 868 postes en France, dont 97 à Amiens. Dans la Somme, dans un contexte plus large, ces restructurations s'ajoutent à plusieurs entreprises en difficulté.

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