Une communauté d'Emmaüs organise une vente pour une association venant en aide aux victimes, "on doit prouver qu'on est avec elles"

Suite aux révélations d'accusations de violences sexuelles visant l'abbé Pierre, la communauté Emmaüs d’Erquery, dans l'Oise, a décidé de soutenir l'association France Victimes 60, en faisant don des recettes d'une grande vente organisée ce samedi 1er février 2025.

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La communauté Emmaüs du Clermontois, situé à Erquery, dans l'Oise, a décidé d'organiser ce samedi 1er février 2025, une grande vente au profit de France Victimes 60, une association d'aide aux victimes, qui permet un accompagnement dans les démarches juridiques et un soutien psychologique.

Cette journée solidaire fait suite à une longue réflexion menée après les premières révélations d'accusations de violences sexuelles visant l'abbé Pierre, en juillet 2024. "On était, comme toute personne qui est dans le mouvement Emmaus, sidéré par l'annonce. On était tous un peu en désarroi", explique Ludwig Debienne, co-responsable de la communauté Emmaüs du Clermontois.

On doit soutenir les victimes qui ont été soumises pendant des années et des années au silence pour la plupart.

Frédérique Isambart, présidente de la communauté Emmaüs d'Erquery

Frédérique Isambart, présidente de la communauté, indique,"tout le monde a été bousculé, interpellé, questionné, choqué." Après l'annonce, la communauté a pris du recul pour "pouvoir se positionner sur ce qu'on allait décider", rapporte cette dernière. "On s’est retrouvé au mois de septembre : compagnons, compagnes, responsables, salariés et bénévoles pour décider de quelque chose tous ensemble. Et donc, on a retiré les effigies de l’abbé Pierre dans toute la communauté.Une position "collective et quasi unanime qui nous a soulagé", témoigne Ludwig Debienne.

Après cette première mesure, "une autre question s'est soulevée" rapidement, retrace la présidente. "C'était la spontanéité d'une bénévole qui a dit si on faisait autre chose. À ce moment-là, tout le monde a dit pourquoi pas." À l'image des grandes ventes pour Emmaüs international, il a été décidé d'organiser une journée pour une association du territoire qui accompagne les victimes.

Cette action ne cherche pas à redorer une image, mais plutôt à libérer la parole. "On ne peut pas réparer ce qu'un homme a fait surtout que ce n'est pas nous. C'est aussi reconnaître en fin de compte leur existence. Si quelque part, ça permet à des gens qui sont en souffrance ou autre qu'il y a une association sur le territoire qui peut les écouter, les accompagner, c'est le top."

C'est pour cette raison, qu'il a été pris comme décision de créer de cette journée solidaire en faveur de l'association France Victimes 60, présente pour l'occasion afin de présenter ses missions. "Comme une évidence", évoque Frédérique Isambart. "On doit soutenir les victimes qui ont été soumises pendant des années et des années au silence pour la plupart. Ça s’est dévoilé tardivement, il est vrai. Mais, on est avant tout là présent pour soutenir toutes les personnes qui auraient pu être victimes."

L'occasion de faire connaître France Victimes 60

Vanessa Frère, juriste de l'association France Victimes 60 expose : "c'est l'occasion pour nous de pouvoir un petit peu sensibiliser les gens sur la présence de notre association, le champ d'intervention [...] beaucoup de personnes ignorent encore qu’elles peuvent être accompagnées quand elles sont victimes dans le champ d'une infraction pénale par des professionnels qui sont formés à ça et qui proposent un accompagnement vraiment gratuit pour toutes les démarches à entreprendre."

Pour l'une des clientes, c'est une bonne initiative, "c'est tellement divers la clientèle sur Emmaüs que ça peut forcément toucher."

Avant d'organiser la journée, Emmaüs d'Erquery a mûrement réfléchi à cette journée solidaire puisque les recettes des ventes permettent de faire vivre la communauté. Ludwig Debienne rappelle : "On n’est pas subventionné. Les communautés sont autonomes grâce aux dons des gens, au travail des compagnes, compagnons, bénévoles. C'est donc une fragilité économique qui fait aussi notre force. Mais, on fait souvent des actes pour accompagner des associations, des gens en difficulté. On ne le dit pas forcément. Donc là, c'est l'occasion de le dire et de le faire."

Une décision "salutaire"

Pour les compagnons, cette démarche est "salutaire" décrit Olivier-Frank M'bende. "C'est une manière pour nous de nous démarquer, dire réellement notre élan de solidarité, nous compatissons également avec toutes les personnes qui ont été victimes." Siki Mfilu Diankulu ajoute, "on doit prouver qu'on est avec elles."

Cette journée spéciale est vue comme une bonne chose par les clients qui n'ont cessé de venir, témoigne Frédérique Isambart. "On peut remercier fortement tout notre public de leur fidélité. Ils ont osé de temps en temps nous interpeller, nous questionner.

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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