À Boran-sur-Oise, au sud du département, un couple de jeunes artisans vient de s'installer dans la commune pour reprendre la boulangerie du village. Le tout avec l'aide de l'ancien patron, bientôt à la retraite. Rencontre.
Dans la vie comme au fournil, Eléa Hermand et Steven Verité sont inséparables. En couple depuis sept ans, ils viennent de franchir un cap : reprendre ensemble la boulangerie de Boran-sur-Oise, une commune de 2 200 habitants.
Pourtant, rien ne prédestinait Eléa à travailler dans ce domaine : "À la base, j'ai fait un CAP peintre en bâtiment. Je suis sortie de l'école et j'ai suivi Steven pour aller dans sa première boulangerie. C'est l'amour. Je ne m'y attendais pas, mais j'aime beaucoup ça."
Amoureux du pain, Steven travaille en boulangerie depuis l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, il réalise son rêve. Après avoir fait ses armes à Amiens, il est à la tête d'une boulangerie rurale. Et malgré la conjoncture, le couple y croit : "Forcément avec les augmentations des matières premières et de l'électricité, ce n'est pas simple mais on espère que ça va changer." "Ça ne me fait pas peur du tout de montrer aux gens qu'on peut y arriver", renchérit sa compagne.
Des boulangers optimistes qui font recette côté clients. "Quand vous voyez des viennoiseries aussi bonnes, vous craquez forcément", s'exclame une retraitée. "Un bon commerce, c'est toujours bien dans un petit village comme Boran", se réjouit un autre habitant.
Une succession en douceur
Ce succès a été rendu possible grâce à l'ancien maître des lieux. Après vingt-trois ans de pétrin, Franck Delahoche a choisi de passer la main et a rencontré le couple grâce à son meunier. Il vient de placer son affaire en location-gérance : il loue sa boulangerie mais en reste propriétaire. "Ça fait une jeunesse, ça fait du bien. Ils sont dynamiques. [...] J'ai été séduit par leur enthousiasme. C'est intéressant pour préparer ma retraite. Ça me laisse du temps pour mettre tout en place et faire la transition tranquillement", considère-t-il.
À l'issue du bail, en 2025, les jeunes boulangers pourront racheter l'établissement. Juste le temps de faire leurs preuves, à la fois auprès des clients mais aussi des créanciers, et de montrer qu'ils avaient raison d'y croire.