Après 30 ans de carrière, Yvan Mendy est monté une dernière fois sur le ring, à l'occasion d'un gala qui célébrait un parcours remarquable. Mais le boxeur de 39 ans sera toujours là, notamment pour entraîner les futures générations.
Le moment est venu pour celui qu'on surnomme "le lion" de se retirer. Mais avant de s'en aller pour de bon, Yvan Mendy a offert un dernier combat spectaculaire à Pont-Sainte-Maxence (Oise) ce samedi 7 décembre 2024. Il raccroche les gants de boxe après 30 ans de carrière.
Le champion d'Europe EBU (European Boxing Union) et quintuple champion de France des poids légers a tiré sa révérence lors d'un gala de six combats spécialement organisé par la municipalité avec tous ses proches : famille, amis et collègues, présents pour le voir une dernière fois rugir.
"C'est l'apothéose"
Ce dernier combat n'était toutefois pas des plus faciles. Le boxeur a dû lutter "une première fois contre les douleurs, la deuxième fois contre les émotions. C'était vraiment difficile, et pour la dernière, il m'a fallu un adversaire de taille", le Nicaraguayen Maycol Escobar, "et j'avoue qu'il m'a donné du fil à retordre, donc un grand merci à lui également pour le spectacle", a-t-il déclaré, à peine le combat terminé.
Malgré les émotions, Yvan Mendy est resté concentré. La première étape, pour lui, était de remporter le match. La deuxième, "d'oublier le combat" et de célébrer une fin de carrière comme il se doit. Mais qui dit fin de carrière ne dit pas fin de la boxe. "Je suis toujours là, de toute façon, je serai dans le coin, je serai avec les boxeurs", assure-t-il.
Pour lui, terminer à Pont-Sainte-Maxence, "c'est l'apothéose" puisque c'est ici que tout a commencé il y a près de trente ans : "finir ici, devant Alain Simon, Hakim Laribi, Giovanni Boggia, la même équipe depuis des années, c'est magnifique".
"On lui a donné un vrai match"
Son entraîneur, Giovanni Boggia, ne peut s'empêcher de cacher son émotion. Il rend hommage à Yvan Mendy "qui voulait un vrai match, donc on lui en a donné un vrai avec du danger". Mais aussi de la douleur.
"Les gens ne se rendent pas compte, mais la main droite est morte, le coude gauche aussi, et malgré tout, il a voulu faire ça. On aurait pu lui choisir un gars facile, il n'a pas voulu, c'est incroyable. Je ne sais pas d'où il sort ça", se réjouit-il.
De son côté, Guillaume Frenois a vécu ce dernier match avec "une émotion hors norme. C'est tant d'années et tant de souvenirs, c'est ce qui est beau : toutes les histoires qu'il a marquées, tous les gens qu'il a marqués, toutes les choses qu'il a amenées aux personnes qui l'entouraient", détaille le boxeur de Saint-Quentin.
Désormais, c'est une page qui se tourne pour Yvan Mendy, que Guillaume Frenois décrit comme un frère. "On s'est tapés le plus dans la vie l'un sur l'autre, et je pense que le plus d'amour, on l'a aussi l'un pour l'autre, c'est magnifique".
"Yvan Mendy sera toujours là"
Toute la famille du boxeur s'est déplacée pour l'occasion, de Paris à Vernon (Eure). Ses deux sœurs, Karenbine Tatian et Gilette Mendy, décrivent un homme qui a toujours fait preuve de persévérance, qui n'a jamais redouté d'aller de l'avant et d'atteindre ses objectifs.
Et si sa carrière professionnelle s'est achevée ce samedi, Yvan Mendy continuera d'entraîner des personnes en situation de handicap, des détenus et des plus jeunes. "Yvan Mendy sera toujours là", assure-t-il.
Avec Emilie Montcho / FTV