Traversées de migrants : une filière de passeurs condamnée à Boulogne-sur-Mer

Ils opéraient auprès des chauffeurs, dont certains avaient passé un accord avec eux.

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Cinq hommes ont été condamnés mardi à des peines allant d'un an avec sursis à trois ans et demi de prison ferme par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, pour avoir aidé des migrants à monter illégalement à bord de camions vers l'Angleterre.

 

"Passage garanti"

Ils étaient poursuivis pour aide au séjour irrégulier en bande organisée, dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de la Seine-Maritime et du Calvados, entre mars 2017 et janvier 2018.

 

Quatre d'entre eux, deux Albanais et deux Kosovars domiciliés dans le Nord de la France et âgés de 22 à 51 ans, ont été reconnus coupables d'avoir participé à un trafic basé sur la méthode du "passage garanti", c'est-à-dire avec l'accord des chauffeurs-routiers impliqués

 

"Des migrants ont failli mourir dans les camions"

"Des écoutes téléphoniques et des SMS révèlent que des migrants ont failli mourir dans les camions. Certains indiquent qu'ils ont passé 12 heures dans la remorque, sans boire ni manger", a rappelé le procureur de la République.

À la barre, le plus âgé des prévenus, un Albanais de 51 ans impliqué dans au moins 78 passages, a réaffirmé avoir participé au trafic. "Mais je n'ai jamais été recruteur, s'est-il défendu. J'étais un simple chauffeur chargé de conduire les clandestins jusqu'aux poids lourds". 

 

"En cabine, c'est plus risqué, mais plus rentable"

Pendant plusieurs mois, ils étaient chargés de trouver des candidats à l'exil, et de "faire le taxi pour 500 euros" afin de les conduire jusqu'au lieu de stationnement du poids lourd. 
 
Les chauffeurs décidaient alors de faire voyager les clandestins dans leur remorque ou en cabine. "En cabine, c'est plus risqué, mais plus rentable", a expliqué le président Maurice Marlière, soulignant que le prix d'un passage pouvait atteindre 14.000 euros. 

Sur les six chauffeurs-routiers faisant l'objet d'une fiche de recherche, un seul d'entre eux, un ressortissant roumain de 32 ans, a été interpellé à Dieppe début avril 2018. Impliqué dans un passage réussi vers la Grande-Bretagne en échange de 9.000 euros, il comparaissait au côté des quatre autres prévenus.

Le tribunal a également prononcé une interdiction de séjour de cinq ans dans les arrondissements de Calais et Dunkerque ainsi que dans les départements du Calvados et de la Seine-Maritime à l'encontre des cinq prévenus.
 
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