Une "marche citoyenne et solidaire" s'élancera le 30 avril de Vintimille (Italie) à destination de Calais, afin de plaider "pour un véritable accueil, contre le blocage des frontières et contre le délit de solidarité", a annoncé mardi François Guennoc, président de l'Auberge des migrants.
Sur 1400 kilomètres et 60 étapes, cette marche ralliera la frontière franco-italienne et la frontière franco-britannique en poussant jusqu'à Douvres en bus le 8 juillet, "et probablement Londres", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Paris.
"Entre 30 et 100 personnes sont attendues sur chaque étape" avec des "moments forts" à Marseille, Lyon ou Paris, et la participation de personnalités telles que l'eurodéputé José Bové et Mgr Jacques Gaillot au départ du cortège, a ajouté M. Guennoc en espérant un "effet boule de neige".
La marche passera par des lieux symboliques tels que le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. "Le lien est évident", a assuré l'écrivain Yann Moix, en estimant qu'"il y a eu des phases où la France n'était plus incarnée par l'État" mais qu'"elle existe par ailleurs, sous la forme des Justes qui accueillent les migrants, des associations..."
Un contexte tendu
Avec le vote de la loi "asile-immigration" ou le rassemblement, samedi, d'une centaine de militants d'extrême droite qui ont bloqué un col des Hautes-Alpes emprunté par les migrants, "le contexte actuel n'est pas encourageant", a affirmé M. Guennoc.
Mais l'idée est de "montrer qu'en France il n'y a pas que des gens racistes, il y en a aussi qui aident au quotidien", a-t-il ajouté, promettant une manifestation "gaie" et festive.
La marche, qui s'accompagnera de débats, projections, repas et concerts, sera aussi "l'occasion de recueillir les bonnes pratiques et de lancer une pétition", a ajouté Yann Manzi, d'Utopia 56, une autre association d'aide aux migrants participant à la marche.