Le débat entre les candidats à la mairie de Calais était diffusé sur notre antenne ce mercredi 26 février, à 21H. Les candidats se sont notamment exprimés sur trois thèmes : l'emploi, le dragon et les personnes migrantes.
Qui dirigera Calais et ses 74 000 habitants pour les cinq ans à venir ? Un mois avant les élections municipales, prévues les 15 et 22 mars, nous accueillons sur le plateau de France 3 Nord Pas-de-Calais un débat entre les quatre principaux candidats.
Il a été diffusé ce mercredi 26 février à 21 heures.
Qui sont les candidats qui ont débattu ?
- Natacha Bouchart, maire sortante Les Républicains (soutenue par La République en Marche), en lice pour un troisième mandat à la tête de la liste "Fiers d'être Calaisiens".
- Marc de Fleurian, candidat du Rassemblement national à la tête de la liste "Calais pour vous".
- Virginie Quenez, candidate de l'union de la gauche (PCF, PS, LFI, Générations et EELV) à la tête de la liste "Respirer Calais".
- Laurent Roussel, candidat sans-étiquette, mais classé Divers gauche.
Trois autres candidats ne seront pas présents physiquement, mais s'exprimeront au cours du débat :
- Rudy Vercucque, candidat ex-RN à la tête de la liste "Avenir commun".
- Pierre Taverne, candidat ex-PS se déclarant "apolitique".
- Françoise Millot, candidate Lutte ouvrière.
Quels sont les enjeux à Calais ?
À Calais, ville qui compte 27% de chômeurs et où 1 habitant sur 3 vit sous le seuil de pauvreté, ce ne sont pas les sujets qui manquent.
La thématique migratoire reste un sujet brûlant, avec la recrudescence depuis fin 2018 du nombre de traversées de la Manche sur des embarcations, souvent au mépris de conditions météorologiques difficiles. Au moins deux migrants, une Iranienne et un Irakien, ont perdu la vie lors de ces traversées en 2019.
Le Brexit est également sur toutes les lèvres, alors que le Royaume-Uni est entré cette année dans une phase de transition vers sa sortie effective de l'Union européenne. Pour Calais, cette sortie va s'accompagner de plus grandes restrictions au niveau des contrôles douaniers... mais aussi d'un possible (et espéré) retour du duty free à bord des ferries.
Le port de Calais, justement, est l'une des principales activités économiques de la ville, avec 600 emplois. Un pôle dont le rôle n'a cessé de grandir, depuis l'effondrement de l'industrie de la dentelle. Le port doit-il être réaménagé ? Agrandi ? Ce sera l'une des thématiques abordées lors du débat.
Enfin le tourisme, abordé par le prisme du Dragon de Calais, héritage de Natacha Bouchart qui est devenu ces derniers mois une vitrine de la ville. Une vitrine coûteuse, pour ses détracteurs.
Les 3 temps forts du débat
Les solutions des candidats pour lutter contre le chômage
- Laurent Roussel (DVG) :
- création d'une usine de recyclage du carton : "Natacha Bouchart a beaucoup travaillé sur le tourisme. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est pas l'attente des Calaisiens. [...] Je veux créer une usine pour le recyclage du carton qui permettra aux associations, aux écoles de travailler et de faire participer toute la populations à des projets pour l'amélioration et pour rénover la ville."
- création d'une usine de recyclage du carton : "Natacha Bouchart a beaucoup travaillé sur le tourisme. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est pas l'attente des Calaisiens. [...] Je veux créer une usine pour le recyclage du carton qui permettra aux associations, aux écoles de travailler et de faire participer toute la populations à des projets pour l'amélioration et pour rénover la ville."
- Virginie Quénez (Union de la gauche) :
- rénovation énergétique de 10 000 logements : "Ce n'est pas de l'emploi délocalisable, il va donc profiter aux Calaisiens."
- création d'une cuisine centrale publique. "Actuellement les écoles sont fournies par API, les enfants ne mangent pas à leur faim, ne mangent pas correctement. Nous ne voulons créer cette cuisine et proposer le repas bio à 1 euros par jour"
- projet de recentrer la réflexion de Calais sur l'industrie : "Natacha Bouchart a complètement laissé tombé l'industrie, que ce soit l'industrie historique calaisienne comme la dentelle et l'industrie qui fonctionne comme la fibre optique. Ce n'est pas le tourisme qui va fournir à chacun des Calaisiens un emploi."
- rénovation énergétique de 10 000 logements : "Ce n'est pas de l'emploi délocalisable, il va donc profiter aux Calaisiens."
- Natacha Bouchart (LR) :
- la maire sortante tire son bilan : "'Calais est une ville maritime qui se transforme. J'accompagne depuis plusieurs années des entreprises comme Euro tunnel, le port, [...] J'ai sauvé les emplois de la dentelle [...] Nous avons des entreprises à Calais. Il faut arrêter de tomber dans le misérabilisme. Nous en avons en avons recréé plus que nous en avons perdu." Un discours qui a provoqué de vives contestations de la part des autres candidats.
- développement du pôle d'une industrie verte
- reconvertir la friche industrielle
- la maire sortante tire son bilan : "'Calais est une ville maritime qui se transforme. J'accompagne depuis plusieurs années des entreprises comme Euro tunnel, le port, [...] J'ai sauvé les emplois de la dentelle [...] Nous avons des entreprises à Calais. Il faut arrêter de tomber dans le misérabilisme. Nous en avons en avons recréé plus que nous en avons perdu." Un discours qui a provoqué de vives contestations de la part des autres candidats.
- Marc de Fleurian (RN) :
- résoudre la crise migratoire
- tourner Calais vers la mer : "Je propose un projet industriel concret, créateur d'emplois et de formation pour les Calaisiens : des emplois dans l'élevage de poisson, dans la culture des algues, dans la construction de bateaux de plaisance, dans la thalassothérapie. Tous ces emplois qui font rayonner la vocation maritime de Calais."
- résoudre la crise migratoire
Les candidats vont-il garder le dragon de Calais s'ils sont élus ?
- Virginie Quénez (Union de la gauche) :
- "C'est le seul projet touristique qui nous a été proposé en douze ans. Ce que je souhaite, c'est la réussite de Calais. J'ai voté favorablement tout en répétant que c'était pour faire face aux échecs cuisants en matière d'emploi que madame Bouchart s'est attelé à faire en grande pompes l'inauguration du dragon."
- "Il est là. Je ne vais pas le laisser dans un coin. Ce dragon appartient aux Calaisiens donc je vais le faire vivre avec un lien culturel, avec les associations. Actuellement c'est un manège. Je pense qu'il faut recentrer le dragon, le faire participer à des spectacles, en faire un ambassadeur de Calais."
- "C'est le seul projet touristique qui nous a été proposé en douze ans. Ce que je souhaite, c'est la réussite de Calais. J'ai voté favorablement tout en répétant que c'était pour faire face aux échecs cuisants en matière d'emploi que madame Bouchart s'est attelé à faire en grande pompes l'inauguration du dragon."
- Laurent Roussel (DVG) :
- "Je suis quasiment neutre. Natacha Bouchart a voulu faire de Calais un Touquet bis et aujourd'hui ça coûte très cher à Calais. J'émets un doute sur le rôle, la rentabilité du dragon. Mme Bouchart a misé sur 72 835 tickets vendus pour 2020. C'est énorme en sachant que les Calaisiens vont y aller une fois par curiosité mais c'est tout. J'ai beaucoup de doutes sur sa rentabilité."
- "Malheureusement, aujourd'hui, on a le dragon. C'est à nous de faire avec, on ne peut pas faire autrement. Il faut mettre en place des transports dans tous les quartiers."
- "Je suis quasiment neutre. Natacha Bouchart a voulu faire de Calais un Touquet bis et aujourd'hui ça coûte très cher à Calais. J'émets un doute sur le rôle, la rentabilité du dragon. Mme Bouchart a misé sur 72 835 tickets vendus pour 2020. C'est énorme en sachant que les Calaisiens vont y aller une fois par curiosité mais c'est tout. J'ai beaucoup de doutes sur sa rentabilité."
- Marc de Fleurian (RN) :
- "On va le garder jusqu'à ce qu'on trouve une solution, notamment de revente, je l'espère aux Chinois qui sont les amis de madame Bouchart, en 2024, qui sera l'année du dragon en Chine. J'espère qu'il y aura un investisseur assez fou pour l'acheter et nous débarrasser de ce poids mort."
- "Récupérer cet argent, les 27 millions d'euros du projet dragon dans sa globalité qui aurait pu être dépensé de manière beaucoup plus pertinente au profit des Calaisiens et de la vie culturelle. Je pense notamment au financement des salles municipales pour leur mise à disposition auprès des Calaisiens pour leur fête de famille : baptême, mariage et communion, à la création de fan zone, de circuits moto, à l'organisation de foire au Beaumarais et au Fort Nieulay."
- "On va le garder jusqu'à ce qu'on trouve une solution, notamment de revente, je l'espère aux Chinois qui sont les amis de madame Bouchart, en 2024, qui sera l'année du dragon en Chine. J'espère qu'il y aura un investisseur assez fou pour l'acheter et nous débarrasser de ce poids mort."
- Natacha Bouchart (LR) :
- "Ce dragon, c'est mon bébé et c'est celui des Calaisiennes et des Calaisiens au Fort Nieulay et au Beaumarais et à Saint-Pierre. Arriveront les varans et les iguanes qui vont participer aussi au développement culturel et touristique, à la mise en valeur des quartiers qui vont participer à de la création d'emploi avec un événement inaugural au printemps 2023."
Comment les candidats comptent-ils gérer la présence migratoire ?
- Laurent Roussel (DVG) :
- "Personne n'a été capable de résoudre le problème. Aujourd'hui, même si Marine Le Pen prenait la mairie, elle serait incapable puisque c'est l'Etat qui gère le problème. Malheureusement, le problème des migrants existera toujours."
- mise en place d'un "conseil des migrants" géré par la mairie, la sous-préfecture, l'Etat anglais et l'Etat français.
- "Personne n'a été capable de résoudre le problème. Aujourd'hui, même si Marine Le Pen prenait la mairie, elle serait incapable puisque c'est l'Etat qui gère le problème. Malheureusement, le problème des migrants existera toujours."
- Virginie Quénez (Union de la gauche) :
- "C'est l'inorganisation de l'accueil qui créé la colère chez la population calaisienne et chez les riverains de la route de Gravelines."
- accueil temporaire d'une dizaine de jours : "les personnes exilées seraient accompagnées de permanences juridiques avec les services de l'Etat. On leur expliquerait leurs droits et je demanderais fortement à l'Etat de prendre ses responsabilités au moyen au moins d'un procès."
- "C'est l'inorganisation de l'accueil qui créé la colère chez la population calaisienne et chez les riverains de la route de Gravelines."
- Marc de Fleurian (RN) :
- Renforcer la police municipale, renforcer les arrêtés municipaux anti bivouac et l'installation de couvre-feux : "dans les zones concernées pour la protection des citoyens calaisiens qui sont soumis aux nuisances liées à la présence des migrants. Je pense à la route de Gravelines, à la zone Marcel Doret et dans la zone de l'hôpital".
- "Je n'ai rien contre ces personnes individuellement mais on se rend bien compte collectivement que depuis vingt ans, cela abîme l'image de notre ville, notre tissu économique, cela nuit au cadre de vie et à la sécurité des habitants."
- Renforcer la police municipale, renforcer les arrêtés municipaux anti bivouac et l'installation de couvre-feux : "dans les zones concernées pour la protection des citoyens calaisiens qui sont soumis aux nuisances liées à la présence des migrants. Je pense à la route de Gravelines, à la zone Marcel Doret et dans la zone de l'hôpital".
- Natacha Bouchart (LR) :
- "Depuis plusieurs années, jour et nuit, je m'occupe de la sécurité des Calaisiens. Le rôle du maire de Calais est d'être présent jour et nuit, à des moments, il faut savoir s'oublier et oublier sa famille parce qu'on a cette problématique. On a subi une crise que personne ne voudrait revenir entre 2014 et 2016. Ça a été un traumatisme pour toute la population calaisienne. Pendant ce temps-là, je n'ai vu ni le Front national ni mes adversaires de l'opposition. J'étais seule."
- "Depuis plusieurs années, jour et nuit, je m'occupe de la sécurité des Calaisiens. Le rôle du maire de Calais est d'être présent jour et nuit, à des moments, il faut savoir s'oublier et oublier sa famille parce qu'on a cette problématique. On a subi une crise que personne ne voudrait revenir entre 2014 et 2016. Ça a été un traumatisme pour toute la population calaisienne. Pendant ce temps-là, je n'ai vu ni le Front national ni mes adversaires de l'opposition. J'étais seule."
La carte des 300 débats diffusés sur France 3
Calais : fiche d'identité
Nombre d'habitants : 74 581 (2017)Taux de chômage : 27,72 % (2016)
Revenu fiscal de référence moyen par foyer : 17 396 € (moyenne nationale : 24 761 €)
Dette de la ville par habitant : 1285 € (moyenne des villes de taille similaire: 1372 €)