Le naufrage le plus meurtrier au large de Calais survenu hier n'aura pas fait cesser les tentatives de traversées vers l’Angleterre. Coûte que coûte, et même si la météo empire, plusieurs embarcations de migrants ont encore été arrêtées ce matin sur la côte.
Le jour d’après, les traversées illégales ne s’arrêtent pas. Après que 27 personnes ont perdu la vie ce mercredi 24 novembre dans la Manche en voulant rejoindre l’Angleterre, tous les regards sont tournés vers Calais.
Pourtant les tentatives désespérées des exilés de quitter la France pour l’Angleterre continuent. Tôt ce matin, trois embarcations gonflables chargées d’une trentaine d’exilés ont été stoppées avant leur départ à Blériot-Plage. Ils ont ensuite été conduits par la police à la gare de Calais pour prendre un train direction Grande-Synthe, sans pour autant être pris en charge à l'arrivée dans une structure d'accueil d’urgence.
"Une dizaine d’opérations de sauvetage sont encore en cours" d’après la préfecture maritime.
Outre-Manche deux bateaux sont arrivés à Douvres ce matin comme le raconte ce journaliste de la BBC dans un message posté sur Twitter. A leur bord, 40 personnes.
Dans les camps de Grande-Synthe ce matin, d'où les naufragés sont partis hier, la détermination à rejoindre l’Angleterre est toujours présente. Si certains sont acculés, et veulent attendre, ou réfléchir, globalement, "je n'ai pas le choix" est sur les lèvres des exilés.
Djik, un kurde irakien, fait partie des 671 personnes à avoir tenté une traversée hier. "Notre moteur nous a lâché, la police française nous a secourus." Des membres de sa famille se trouvent en Angleterre. "Nous étions si proches, nous voulions qu’ils nous poussent vers l’Angleterre. Mais ils nous ont sortis de l’eau."
Malgré ce qui lui est arrivé hier, et malgré le naufrage de 27 autres personnes, il essayera encore de partir. "Nous n’avons pas d’autre choix, nous venons de très loin pour rejoindre l’Angleterre."
A Dunkerque depuis 9 jours, il a déjà vécu les démantèlements de tentes régulièrement pratiqués par la police. Le froid s’installe sur la côte et Djik confie qu’il ne dort plus depuis deux nuits. "Il n’y a pas d’accueil pour nous ici en France. Seulement des associations qui nous aident à rester vivants, avec peu de moyens."
Cette année, de bien tristes records sont battus à Calais. Depuis le début de l'année, plus de 31 500 personnes ont quitté nos côtes pour rejoindre l'Angleterre.