Le ministre Nicolas Hulot a estimé que toutes les conditions favorables n'étaient pas réunies.
"Heureux d'avoir obtenu gain de cause" pour les militants En Marche Thibaut Guilluy et Tiphaine Auzière, "inexcusable renoncement à la parole de l’Etat" pour le maire de Boulogne Frédéric Cuvillier : le dossier des éoliennes du Touquet n’a sans doute pas fini d’échauffer les esprits.Verdict : suspendu
Il semble bien pourtant sur le point d’être enterré : une lettre, notamment signée par le préfet des Hauts-de-France Michel Lalande, a été publiée sur facebook par Thibaut Guilluy et sa suppléante.
Elle explique qu’après consultation des parties prenantes, Michel Lalande et le préfet Maritime de la Manche et de la mer du Nord, Pascal Ausseur, ont estimé que "les conditions favorables au lancement d’un appel d’offres sur la zone de Bassure de Baas n’étaient pas réunies à ce stade."
Suite logique : "le ministre [de l’écologie, Nicolas Hulot] a décidé de suspendre la consultation sur cette zone.". Le courrier indique vouloir poursuivre la réflexion sur le sujet, une bien maigre consolation pour les pro-éoliennes.
Le projet prévoyait l’installation de 40 éoliennes en milieu maritime, sur le banc de sable de Bassure de Baas entre Le Touquet et Berck, à une dizaine de kilomètres de la Côte. Il avait été amorcé sous le mandat de François Hollande par Ségolène Royal, alors ministre de l’Ecologie.
Victoire pour les opposants
Censé créer plusieurs dizaines d’emplois grâce à l’installation d’un centre de maintenance sur la côte, le projet éolien avait ses soutiens, Frédéric Cuvillier en tête, mais aussi contre lui un farouche paquet d’opposants.
En avril, le collectif Horizon, fermement opposé au projet, s’était constitué en association pour anticiper des actions en justice, amplement soutenus par Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais.
Leurs arguments : un obstacle pour la pêche, un gâchis du potentiel touristique du site, et un supposé danger écologique, notamment pour les oiseaux migrateurs.
Les différents acteurs ont rapidement réagi sur les réseaux sociaux, sans dédaigner au passage quelques luttes d’égo politiques.
La publication des militants LREM Thibaut Guilluy et Tiphaine Auzière, non sans un rapide tâcle à Daniel Fasquelle.
Le gouvernement renonce aux éoliennes devant nos plages : il n'avait pas le choix car procédure illégale et opposition unanime. Merci à tous
— Daniel Fasquelle (@DFasquelle) 10 août 2017
La réaction de Daniel Fasquelle, laconique et satisfait.
L'indignation de Frédéric Cuvillier.
Le projet dunkerquois toujours en route
Cette suspension ne remet pourtant pas entièrement en cause la présence d'énergie éolienne sur notre littoral.
Dunkerque devrait bel et bien accueillir un parc éolien d'une puissance minimale de 500 mégawatt, à une dizaine de kilomètres au large de Malo-les-bains et de Bray-Dunes.
La procédure d'appel d'offres a été lancée en février, le parc devrait être opérationnel d'ici à 2022.