Arras, 13 mai 1934, le maréchal Pétain alors ministre de la Guerre remet officiellement les clefs de la nouvelle cathédrale à l'évêque. Cet édifice est le dernier après les places, le beffroi, le palais Saint-Waast, le beffroi et l'hôtel de ville à retrouver son visage d'avant -guerre. Son inauguration met la touche finale à l'immense oeuvre de reconstruction du centre historique entamée dès le lendemain de l'Armistice.
En 1914, Albert Londres écrit :"Reims, tu n'es pas seule, Arras est un décombre." Le martyre de la ville débute dès le début de la guerre, la capitale de l'Artois est située à quelques kilomètres du front de l'Artois. Ces 4 années de bombardements sans répit ont tout emporté du magnifique patrimoine.
Les 2 places, le beffroi, l'hôtel de ville, le palais Saint-Waast ne sont plus que ruines. Les façades des maisons ont disparu, faisant apparaître leur intérieur. Les Britanniques les renomment " the dollhouses ", les maisons de poupées en français.
Ce patrimoine est classé dès le 27 décembre 1918, la municipalité fait de sa reconstruction une priorité. Une obligation aussi par la loi sur les dommages de guerre qui impose de reconstruire à l'identique. La mission est confiée à Pierre Paquet, architecte en chef des monuments historiques. Sa tâche est délicate : il ne reste rien ou presque des bâtiments et en l'absence de relevés précis, il doit partir de documents anciens. Son travail s'apparente à celui d'un archéologue, qui reconstitue plus qu'il ne restaure.
Paquet fait très largement appel au béton armé. Un matériau moderne, peu coûteux qui permet de consolider les ouvrages. Impossible de soupçonner que le beffroi désormais classé au patrimoine de l'Unesco est ancré sur une solide armature de béton et d'acier. La reconstruction d'Arras s'achève en 1934. Il aura fallu 15 longues années pour que ressuscite l'âme d'Arras et s'efface le traumatisme de la guerre.
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