Le 2 février 1965, un coup de grisou à la fosse 7 d'Avion faisait 21 morts. Comme chaque année, une cérémonie d'hommage s'est tenue ce dimanche 2 février 2025 à l'initiative de la muicipalité.
Il y a 60 ans jour pour jour, ce dimanche 2 février 2025, un coup de grisou à la fosse 7 d'Avion faisait 21 morts, laissant derrière eux 41 orphelins de père. Un hommage s'est tenu ce dimanche 2 février 2025 dans la commune.
Enfants, parents et grands-parents se sont rassemblés autour du monument érigé pour les 50 ans du coup de grisou, en hommage aux mineurs morts au travail dans la commune du Pas-de-Calais. Un moment de partage important pour Christian Vallez, président de l'association des Gueules Noires de Liévin.
"Il y a beaucoup de monde. La participation des enfants est très touchante et importante. C'est en les faisant venir aux commémorations comme celles-ci que le devoir de mémoire se transmet", explique Christian Vallez. Les élèves des écoles de l'agglomération ont rendu hommage aux mineurs par des discours et le chant des Corons de Pierre Bachelet, emblème des descendants de mineurs du Nord-Pas-de-Calais.
Jean Létoquart, maire PCF d'Avion et vice-président de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin, affirme la volonté de la municipalité "d'impliquer les enfants" dans cette commémoration.
Le maire revient sur l'histoire de la mine et en particulier celle de la veine de Marthe, de laquelle les corps des mineurs ont été remontés. "Les houillières [NDLR : établissements qui assuraient l'exploitation des mines de charbon] envoyaient coûte que coûte les mineurs au fond, quels que soient les dangers qu'ils encouraient." La veine était connue pour sa forte teneur en grisou - ce gaz inflammable qui se dégage des mines de houille et explose au contact de l'air. "Les organisations syndicales des mineurs avaient alerté de ce danger", assure Jean Létoquart. En vain : "Pour récupérer l'or noir, on a envoyé les gens dans quelque chose qui correspondait à des milliers de tonnes de TNT."
Le maire l'affirme : les Avionnais ont été très touchés par cette tragédie. "Tous les cercueils avaient été alignés dans le boulevard de la ville. La population s'est recueillie à leurs chevets".
Je suis fière d'être fille de mineure d'origine polonaise.
ThérèseFille de Jozef Smiatek, mineurs tué par le coup de grisou
Thérèse avait 35 jours quand son père, Jozef Smiatek, est décédé le 2 février 1965 lors du coup de grisou. "J'ai été élevée par des mineurs. Ma mère est restée dans le coron, les voisins et mon oncle étaient des mineurs." La cérémonie a une résonance particulière pour Thérèse. Elle est une descendante de Polonais venus en France dès 1936 pour fournir de la main-d’œuvre aux mineurs français. "Je suis fière d'être fille de mineure d'origine polonaise", clame-t-elle.
Une trajectoire qui appuie la nécessité du devoir de mémoire des nouvelles générations.