Un homme doit être déféré dans la journée de vendredi devant le parquet des mineurs de Béthune, en vue d'une mise en examen pour une vingtaine d'agressions sexuelles commises sur des mineures depuis le mois d'Août dans l'arrondissement de Lens. Une information judiciaire doit être ouverte.
Une information judiciaire pour des faits d'agressions sexuelles sur mineurs doit être ouverte dans la journée de vendredi, selon le parquet de Béthune, à l'issue des 48 heures de garde à vue d'un homme soupçonné d'avoir agressé 21 jeunes filles et un jeune garçon entre août 2017 et fin avril 2018 dans l'arrondissement de Lens principalement, et à Orchies.
L'homme, qui a reconnu la plupart des faits, se faisait passer pour un policier, en civil et à vélo, en simulant des contrôles. Les jeunes victimes sont âgées entre 8 et 16 ans.
Le suspect devrait être mis en examen dans les heures qui viennent.
[#Interpellation] A la suite d'un important travail d'enquête, les policiers de Lens ont interpellé un individu soupçonné d'avoir commis une vingtaine d'agressions sexuelles sur des jeunes filles en se faisant passer pour un policier et en simulant des contrôles. Félicitations ! pic.twitter.com/lqyjX12jNv
— Police Nationale 62 (@PoliceNat62) 4 mai 2018
Faux contrôles
La série d'agressions a débuté à la mi-août 2017, avec un premier fait signalé dans l'arrondissement de Lens, suivi d'un second du même type fin septembre. Puis plus rien jusqu'à début avril dernier, où les choses se sont accélérées. Un homme d'une trentaine d'années circulant à vélo à proximité des espaces verts et jardins publics, où enfants et adolescents ont l'habitude de se retrouver, se faisait donc passer pour policier afin de procéder à de faux contrôles. Il portait même parfois une arme factice à la ceinture, pour crédibiliser le rôle qu'il se donnait.Le suspect abordait les groupes de jeunes à qui il imposait des "palpations", soit disant à la recherche de possible produits stupéfiants. C'est lors de ces "fouilles" qu'il procédait à des attouchements. En garde à vue, il a reconnu avoir "caressé" le sexe de jeunes filles. Parmi les faits qui lui sont reprochés, figure une "pénétration digitale". Un acte qualifié de viol sur le plan judiciaire, que le trentenaire nie jusqu'à présent.
Mobilisation générale au commissariat de Lens
Face à la répétition des faits, suivant le même mode opératoire, la sûreté départementale du commissariat de Lens a mobilisé de nombreux effectifs, brigade des mineurs en tête, pour identifier et interpeller au plus vite l'auteur de ces agressions. Une collaboration avec la brigade de recherches de gendarmerie de Douai a par ailleurs permis d'obtenir une image de dos du suspect saisie par une caméra de surveillance à Orchies, où il a commis des agressions le 4 avril dernier.Un important travail de recoupements par rapport au signalement fourni par les victimes, sur la téléphonie, sur les fichiers de police, ont permis aux enquêteurs de cibler un suspect, interpellé mercredi 2 mai à son domicile dans l'agglomération de Lens. "Lorsqu'il a ouvert la porte, il correspondait parfaitement" au profil de l'homme recherché, confie une source proche du dossier. Entendu dès mercredi soir, le trentenaire a rapidement reconnu les faits.
Déjà fiché comme délinquant sexuel
"Il est socialisé, a un travail. Il utilisait même la camionnette de sa société pour transporter son vélo", rapporte la même source. L'agresseur stationnait son véhicule à proximité des jardins publics, puis en sortait son VTT pour endosser son rôle de policier à vélo.Le suspect a déjà des antécédents judiciaires pour des faits anciens d'agressions sexuelles. Il avait été condamné par la justice en 2005, et figurait depuis au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV).
Des sous-vêtements de victimes ont fait l'objet d'analyses en laboratoire pour prélèvements d'ADN, en vue de confondre l'homme qui devrait être mis en examen dans la journée.