Traversées de migrants. Un réseau criminel démantelé en Allemagne, suspecté d'acheminer du matériel sur le littoral

Les autorités françaises et allemandes ont démantelé un réseau criminel responsable de l'acheminement du matériel nautique sur les plages du Nord et du Pas-de-Calais. Des bateaux, sur lesquels s'entassent plus d'une cinquantaine de migrants lors de chaque traversée vers le Royaume-Uni, ont été saisis.

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500 policiers allemands mobilisés, des suspects interpellés, des canots pneumatiques saisis et des vies sauvées. L’opération s’est déroulée aux premières heures du mercredi 4 décembre 2024 en Allemagne.

L’objectif affiché : démanteler un réseau criminel suspecté d’acheminer du matériel nautique depuis la Turquie vers les plages du Nord et du Pas-de-Calais pour faire traverser clandestinement des migrants vers l’Angleterre.

Au total, 13 personnes ont été interpellées lors de cette opération d’envergure : 8 en Allemagne et 5 en France. Les gardes à vue sont en cours, nous indique le parquet de Lille.

Canots pneumatiques

Selon EUROJUST, les investigations sur le réseau criminel "ont révélé une opération sophistiquée qui s’est déroulée dans plusieurs pays". Après avoir perquisitionné 15 domiciles et 10 entrepôts dans la région de Düsseldorf – là où le matériel était stocké –, les enquêteurs ont saisi plusieurs canots pneumatiques, des dispositifs de flottaison pour enfants, des moteurs, des pompes à air et des dizaines de gilets de sauvetage.

Outre cette saisie impressionnante, des armes et de l’argent liquide ont également été découverts.

Sur le réseau social X, la procureure de Lille a salué le travail d’EUROJUST et EUROPOL, sous l’égide de la Juridiction Interrégionale Spécialisée de Lille.

53 migrants en moyenne par bateau

Depuis le 1er janvier 2024, au moins 72 personnes ont perdu la vie dans la Manche en tentant de rejoindre l’Angleterre. Parallèlement, 34 000 migrants sont parvenus à rejoindre l’Angleterre sur des embarcations de fortune. "Les bateaux sont de plus en plus chargés et de moins en moins sécurisés avec des personnes qui n’ont plus de gilets de sauvetage", indique le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, en première ligne face aux départs de migrants. En 2024, il y avait en moyenne 53 personnes par bateau.

Une quinzaine de filières de passeurs sont démantelées en moyenne chaque année. Mais les réseaux sont tentaculaires, précise le magistrat : il existe "une répartition des tâches entre ceux qui s’occupent de la mise à disposition des bateaux, ceux qui vont s’occuper de l’acheminement des migrants sur les points de passage, ceux qui vont s’occuper du départ du bateau".

En visite sur le littoral vendredi 29 novembre 2024, Bruno Retailleau avait annoncé l'arrivée de 20 enquêteurs de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) supplémentaires à Dunkerque et Calais pour lutter contre les réseaux de passeurs. Le ministre de l'Intérieur devait de nouveau se rendre à Calais avec son homologue britannique ce lundi 9 décembre, visite annulée suite à la censure du gouvernement de Michel Barnier.

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