Un procès verbal du bureau syndical de Valor'Aisne du 6 septembre a été transmis au procureur de la république. "Les informations qui y figurent sont susceptibles de faire l'objet de poursuites sur le plan pénal" de Thierry Lefèvre, selon Yves Daudigny, le président du Conseil Général de l'Aisne.
La session de ce lundi matin du Conseil Général de l'Aisne a été entièrement consacrée à l'affaire Valor'Aisne/Thierry Lefèvre. Depuis la tentative de suicide de l'ancien vice-président du Conseil Général chargé de l'environnement, Yves Daudigny avait gardé le silence.
Mais ce lundi matin, le président du Département a décidé de s'exprimer sur le sujet. Et il l'a fait pendant plus de 2 heures. Il a remis à chaque président de groupe du Conseil Général un procès verbal du bureau syndical de Valor'Aisne du 6 septembre.
Selon Yves Daudigny, ce document est la preuve d'un trafic d'influence qu'aurait exercé Thierry Lefèvre dans le cadre d'appel d'offres pour la construction du centre de tri de Urvillers (02).
Le document a été transmis au procureur de la république le 20 septembre dernier. Les soupçons à l'encontre de Thierry Lefèvre ont fait l'objet d'un signalement auprès de la justice mais aucune plainte n'a été déposée. Ce que confirme le parquet de Laon.
Contacté, le parquet de Laon veut rester prudent et réservé. S'il confirme avoir été destinataire de ce document, le parquet précise qu'il ne constitue pas à première vue une preuve irréfutable et évidente d'un possible trafic d'influence. Un complément d'information a été demandé.
Pourtant, "les informations qui y figurent sont susceptibles de faire l'objet de poursuites sur le plan pénal" de Thierry Lefèvre, selon les propres mots d'Yves Daudigny.
Le président du Conseil Général de l'Aisne a par ailleurs réfuté les raisons politiques du retrait de ses délégations à Thierry Lefèvre, alors vice-président chargé de l'environnement. La suite de l'affaire est dans les mains de la justice.
Quelques questions restent cependant en suspens: pourquoi avoir attendu la tentative de suicide de Thierry Lefèvre pour signaler ces faits? Pourquoi ne pas avoir porté plainte si des preuves existent comme semble l'indiquer Yves Daudigny. Le président du Conseil Général de l'Aisne parlait de faute grave mais jamais de "trafic d'influence".
Thierry Lefèvre est, quant à lui, rentré chez lui à Pontruet (02). La balle de fusil qu'il s'est tirée dans la tête est toujours dans le crâne de l'ex vice-président chargé de l'environnement au Conseil Général de l'Aisne.