Cécile Carré, 28 ans, a perdu son enfant à naître des suites d'un accident de voiture. Elle se bat pour pouvoir porter plainte pour homicide involontaire. Sa pétition a recueilli 60 000 signatures.
"Justice pour Julie !". C'est le cri du coeur lancé par Cécile Carré et son compagnon après la mort de leur enfant à naître. Ce week-end, ils prennent leur voiture pour aller faire des courses. Cécile, alors enceinte de cinq mois, est au volant. A la sortie de Saint-Quentin, sur la D8, un automobiliste les percute, côté conducteur. L'enquête confirmera qu'il avait un taux d'alcoolémie de 2 grammes par litre de sang.
Le couple et leur fils âgé de 2 ans, également présents dans la voiture, sont conduits à l'hôpital. Cécile est blessée, elle a le rachis brisé et écope de deux mois d'ITT, mais une première échographie semble indiquer que le bébé va bien. Les parents sont rassurés, mais lors d'une deuxième échographie, les médecins constatent le décès du bébé. Les médecins sont formels : il s'agit bien d'une conséquence de l'accident. L'accouchement est déclenché le dimanche.
Peut-on parler d'homicide pour un foetus ?
Le couple a pu adresser ses adieux à la petite Julie. Un certificat de décès est établi et son nom figurera sur le livret famille. Cécile parle d'homicide involontaire et veut que la justice le reconnaisse comme tel. Mais la jurisprudence exclut les foetus du cadre de "l'homicide involontaire d'autrui". Légalement, il n'encourt de poursuites que pour coups et blessures infligées à la mère.
Il existe tout de même un cas pour donner de l'espoir au couple : en 2014, le tribunal correctionnel de Tarbes a reconnu coupable d'homicide involontaire un automobiliste dans une affaire similaire.
En attendant, la mère a lancé une pétition en ligne. En quelques semaines, elle a recueilli près de 60 000 signatures. Le couple a rendez-vous ce samedi avec son avocat pour discuter des suites de la mobilisation.