Vingt-cinq mille personnes, selon les organisateurs, manifestent dimanche à Paris contre la hausse de la TVA de 7 à 20% pour toute activité équestre. Cette "équitaxe" doit entrer en vigueur en janvier. La Picardie est la première en nombre de licenciés dans les centres équestres.
Près de 25 000 manifestants et 1200 poneys ont battu le pavé parisien ce dimanche. Ils s'opposent à la hausse de la TVA, surnommée "équitaxe" par ses détracteurs, réclamée par Bruxelles. La France n'est toujours pas en conformité avec les réglementations européennes sur la filière équine qui imposent un taux de TVA à 20% pour toute activité équestre autre que la boucherie.
La TVA est actuellement de 7%. Cette très forte augmentation inquiète les professionnels, particulièrement en Picardie, première région française en nombre de licenciés dans les centres équestres.
Entre les élevages et les centres équestres, la Picardie compte plus de 1600 entreprises du secteur qui emploient plus de 3000 personnes à temps plein.
Les sénateurs contre la hausse de la TVA
Le Sénat a adopté dans la nuit de vendredi à samedi un amendement commun de Chantal Jouanno (UDI-UC) et de Jean-Vincent Placé (Ecologiste) maintenant le taux réduit de TVA pour les centres équestres, alors qu'il devrait passer de 7 à 20% en raison des injonctions de Bruxelles.
"La question des centres équestres dépasse le clivage gauche-droite et l'image que se font nos concitoyens de l'Europe est en cause", a plaidé Chantal Jouanno. "L'Union européenne nous a imposé de relever le taux de TVA sur les centres équestres", mais celle-ci "mettra en péril la démocratisation de l'équitation", a-t-elle ajouté, en relevant qu'"une petite fille sur cinq monte à cheval" et que "le revenu moyen des pratiquants -ils sont deux millions- est de 25 000 euros". "Seuls résisteront les grands clubs et ceux qui accueillent les publics les plus aisés", a estimé la sénatrice de Paris.
"Je suis un européen fervent; ici, c'est le mauvais côté de la technocratie qui s'abat sur nos territoires", a déploré Jean-Vincent Placé.
L'amendement voté a peu de chances d'être appliqué, le Sénat, compte tenu de sa composition, s'apprêtant à rejeter l'ensemble de la partie recettes du projet de loi de finance 2014 lors du vote la semaine prochaine.