Procès des attentats de janvier 2015 : sur les traces lilloises des armes qui ont servi à Amedy Coulibaly

Trois des quatorze accusés qui comparaissent dans ce procès hors-normes sont soupçonnés d'avoir contribué à fournir des armes à l'auteur de la tuerie de Montrouge et de l'Hyper Cacher.

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Le procès des attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher s'ouvrent ce mercredi 2 septembre sous haute surveillance. Cinq ans après la série d'attentats, qui ont coûté la vie à 17 personnes, l'audience s'est ouverte en présence de 11 des 14 accusés.

Ces accusés – trois d'entre eux manquent à l'appel après avoir rejoint la Syrie – sont soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amedy Coulibaly. Ce dernier, auteur du meurtre d'une policière – Clarissa Jean-Philippe – à Montrouge le 8 janvier et de la tuerie de l'Hyper Cacher le 9 janvier, s'était procuré plusieurs armes dans la région de Lille. Trois des accusés sont soupçonnés d'être mêlés à ce trafic.

Amdar Ramdani

Amdar Ramdani était un ancien codétenu d'Amedy Coulibaly. Avec lui et deux autres co-accusés du procès (Mohamed Belhoucine et Nezar Pastor Alwatik), il était incarcéré dans la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis) où ils étaient affectés à la buanderie de la maison d'arrêt. Une affectation qui leur avait valu le surnom de "secte de la buanderie", car Amedy Coulibaly leur enseignait des versets et des sourates du Coran. C'est la raison pour laquelle, aux yeux des juges, les trois hommes ne pouvaient ignorer les "convictions islamistes radicales" de Coulibaly.

Après leur sortie de prison, les investigations ont révélé de nombreux contacts téléphoniques entre le futur tueur de l'Hyper Cacher et ces trois co-détenus.

Saïd Makhlouf

La justice soupçonne Amdar Ramdani d'avoir servir d'intermédiaire avec Saïd Makhlouf, un autre accusé dont l'ADN a été retrouvé sur la lanière d'un taser retrouvé en possession du djihadiste. Tous les deux se seraient également déplacés dans la métropole lilloise pour se procurer deux des armes retrouvées sur Coulibaly, dont un fusil d'assaut.

Un témoin indique avoir assisté à une transaction, boulevard de Metz à Lille Sud, entre "deux Parisiens en Mercedes" et un troisième homme, rapporte La Voix du Nord.

Mohamed Amine Farès

Ce troisième homme serait Mohamed Amine Farès, un autre accusé du procès, qui aurait servi d'intermédiaire avec le réseau de trafic d'armes de Claude Hermant.

Cet ancien indicateur des douanes et des gendarmes, figure de l'extrême-droite lilloise, avait été condamné à 7 ans de prison en 2017 en trafic d'armes en bande organisée. L'enquête portait sur près de 500 armes et plusieurs d'entre elles ont fini en possession d'Amedy Coulibaly. Sa peine a été alourdie à 8 ans en appel, en 2019.

Mohamed Fares avait été interpellé après avoir été désigné fin 2017, dans un courrier, comme jouant un rôle dans le volet "armes" des attentats de l'Hyper Cacher.

Le procès, censé durer jusqu'au 10 novembre, devra faire la lumière sur la manière exacte dont ces armes, originaires d'un trafic à Lille, se sont retrouvées entre les mains du tueur de l'Hyper Cacher.
 
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