Ce mercredi, la LFP a décidé de placer en instruction le dossier concernant les chants à caractère homophobe des supporters du RC Lens face à Valenciennes.
Lundi, une enquête a été ouverte après des chants à caractère homophobe lors du derby entre Lens et Valenciennes. Ce mercredi, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel a examiné le dossier. Elle a décidé de le placer en instruction, ce qui signifie qu'aucune sanction n'a été prise pour l'instant. L'enquête devra entendre les différents protagonistes.
Le collectif Rouge Direct, qui lutte contre l'homophobie dans les stades et a dénoncé les, vient, de son côté, d'accepter une invitation des supporters lensois pour dialoguer. « Nous les remercions pour cette réaction qui témoigne d’une prise de conscience provoquée par un risque de sanction. Nous réaffirmons donc l’utilité et la nécessité de la répression des actes homophobes dans les stades de football pour provoquer une prise de conscience et de responsabilité, face à ces agissements délictuels », indique le communiqué du collectif.
CP: Le Collectif @RougeDirect accepte l'invitation au dialogue du @RCLens suite au chant homophobe dans le stade Bollaert, et porte à votre connaissance de nouveaux chants homophobes que la @LFPfr doit sanctionner.
— Rouge Direct (@RougeDirect) 17 avril 2019
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Dans une vidéo relayée par le collectif Rouge Direct, constitué d'anciens membres du Paris Foot Gay, on voit le "capo" (celui qui anime les tribunes au micro) de Lens crier "Oh VA bande de pédés !", des insultes reprises par une partie du public de la tribune Marek. Une accusation immédiatement réfutée par les supporters lensois. "Dans notre tribune, jamais personne n'a été ou ne sera catalogué pour son sexe, son orientation sexuelle, ses origines, sa couleur ou sa religion. Le simple fait d'être supporter lensois nous suffit amplement", avait réagi Pierre Revillon, porte-parole des Red Tigers.
Folklore ?
Une polémique qui a fait réagir le gouvernement. La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a rappelé mercredi que les arbitres avaient la "possibilité d'interrompre les matches" en cas d'incidents homophobes dans les stades, au même titre que pour des actes racistes. "Il y a une procédure d'arrêt des matches au sein de la Ligue où par exemple l'homophobie n'est pas explicitement indiquée donc il y a une action et une explication de texte
à avoir avec les arbitres", a expliqué la ministre à la presse, à l'issue d'un rendez-vous avec le président de la Fédération française de football Noël Le Graët sur le sujet.
La ministre avait rouvert le débat fin mars en jugeant "inadmissibles" les chants homophobes entendus lors du dernier clasico "PSG-OM" au Parc des Princes, où des supporters parisiens avaient assimilé les Marseillais à "des rats", des "pédés"ou des "enculés".
"Elle n'a pas l'habitude de venir au stade, c'est vrai que dans les piscines (Maracineanu est une ancienne nageuse, NDLR) on n'entend pas ce qu'il se dit", avait rétorqué Le Graët dans Le Figaro. Tout en appelant à la "sensibilisation et l'éducation", la présidente de la Ligue de football Nathalie Boy de la Tour avait évoqué le "folklore" de ces chants, avant de regretter des propos "mal compris", sur les "habitudes de certains supporters". Bien que "surprise" par ces premières déclarations, la ministre des Sports a expliqué que la réunion avec Noël Le Gräet avait permis "d'acter le fait qu'on était bien d'accord sur le fait qu'il faut être plus sévère dans la qualification des faits, dans les sanctions".