Impossible de retrouver la balise d'un requin-taupe dont la trace a été perdue le 1er mars. L'Apecs, qui étudie notamment les requins, a besoin de cet appareil, fixé au dos de l'animal pendant six mois, pour en étudier les données. Promeneurs du littoral : ouvrez l'oeil !
C'est une bouteille à la mer que lance Association pour l'étude et la conservation des sélaciens (Apecs). Un requin-taupe, équipé d'une balise depuis septembre 2018, a perdu ce précieux appareil au début du mois de mars, au large de Cherbourg. L'association, qui a effectué une simulation de la dérive, estime qu'elle pourrait s'échouer cette semaine aux abords de la Baie de Somme, entre Ault et Cayeux-sur-Mer ou entre Fort Mahon et Le Touquet.
L'Apecs lance donc un défi aux promeneurs du littoral qui s'apparente à une vraie chasse au trésor : si vous trouvez cette balise échouée sur le sable, contactez l'association au 06 77 59 69 83 ou sur leur page Facebook.
Association Apecs
Grâce à un modèle de l'Ifremer, nous avons pu faire une simulation de la dérive de notre balise. Elle pourrait s'échouer entre aujourd'hui et lundi aux abords de la Baie de Somme, soit au sud entre...
Cet appareil est précieux pour les chercheurs : accrochée au dos du requin pendant 6 mois, elle s'est décrochée comme prévu au début du mois rapportaient nos confrères de France 3 Normandie. Mais si l'association ne remet pas la main dessus, impossible d'en collecter et étudier les données.
Une espèce inoffensive et menacée
L'Apecs a vu la balise dériver jusqu'à Cherbourg, en Normandie, où le signal s'est interrompu faute de batteries. Depuis, l'équipe attend de la voir échouer pour recueillir des informations, notamment sur "le parcours du requin-taupe, le profil de ses plongées, la température de l’eau, la profondeur et l’intensité lumineuse", expliquait Eric Stéphan, coordinateur de l’Apecs, à nos confrères.
Ces données permettraient à l'Apecs de démarrer une étude plus importante cet été, en marquant plus de requins, pour estimer la taille de la population en Bretagne et savoir comment elle vit. Car cette espèce, longtemps décimée pour la consommation alimentaire, a fait l'objet d'une interdiction de pêche en 2010. Depuis plaisanciers et plongeurs remarquent sa présence en Bretagne, vers l'archipel des 7 îles, mais aussi sur la Côte d'Opale.
Le requin-taupe, qui mesure en moyenne 2,5 mètres de long, a élu domicile en mer du Nord depuis plusieurs années. Et aucune crainte a avoir : l'animal se nourrit uniquement de maquereaux, harengs ou calmars et n'attaque pas l'Homme. Il est même menacé d'extinction à cause de la surpêche et de sa longue période de gestation qui fait que chaque animal donne naissance à très peu de petits au cours de sa vie.
L'étude de l'Apecs permettrait donc d'étudier ces géants des mers dont la présence se raréfie. Pour apporter votre pierre à l'édifice, il suffit d'un coup de chance (ou d'une longue journée de recherche) pour enfin mettre la main sur cette balise tant recherchée.