L'annonce jeudi 2 juillet de la suppression de 290 postes à l'usine de Stélia à Méaulte, pourrait affecter toute l'économie et le tissu industriel aux alentours d'Albert. En première ligne, les entreprises sous-traitantes de Stelia, qui pourraient subir les conséquences de plein fouet.
"Si on commence à licencier à Stelia, c’est tous les à-côtés qui vont en pâtir", craint Yannick Gillon, gérant du bar Le Corner's Pub à Albert. Après l'annonce, faite hier par Airbus, de la suppression de 290 emplois sur le site de Stelia Aerospace à Méaulte dans la Somme, les habitants et commerçants d'Albert craignent d'en subir les conséquences.Environ 50 entreprises sous-traitantes
Autour d'Albert, une cinquantaine d'entreprises sous-traitantes, travaillent pour Stelia. Laroche, Figeac Aero, Simra pour ne citer qu'elles... Avec des salariés qui risquent de perdre leur emploi en cas de réduction massive de l'activité à Stelia.Une situation qui met mal à l'aise les employés de ces entreprises. Au téléphone, certains nous avouent "ne pas avoir le coeur à parler de ça maintenant". À Albert et ses alentours, l'ambiance est pesante, les habitants ont peur.
50% du personnel de Laroche Industrie en chômage partiel
Pascal Goudan, salarié de Laroche Industrie s'inquiète : "Ça va être très compliqué... On est en train de négocier avec notre direction. Pour le moment rien n'a été décidé, mais on sait que ça ne sera pas facile". La crise provoquée par l'épidémie de coronavirus a déjà un impact non négligeable sur la production et sur l'emploi pour ces entreprises. "À Laroche, tous les postes d'intérimaire ont été supprimés, regrette Pascal Goudan. 50% du personnel est actuellement en chômage partiel. Et chez les autres entreprises c'est encore pire !""Au total, ça pourrait être 450 emplois supprimés"
Claude Cliquet, le maire d'Albert, rappelle : "depuis quelques semaines Stelia a déjà commencé des mesures qui ont un impact sur les sous-traitants". L'activité est fortement réduite, 130 postes d'intérimaires ont déjà été non-renouvelés. "Au total, ça pourrait être 450 emplois supprimés", déplore-t-il.
"Ça m’inquiète sur le plan économique parce que ça va jouer sur la consommation. Il va y avoir des effets ricochets sur le commerce notamment", rajoute Claude Cliquet. Une vision que partage Yannick Gillon : "Ça va être compliqué pour les commerçants, les gens qui vivent avec Stelia… Là je pense que ça devient inquiétant. Beaucoup d’employés de Stelia font partie de nos clients".
"Ce que j’espère, c’est que l’État français, qui a quand même injecté des milliards d'euros chez Airbus, pour permettre de sauver l’entreprise, ait des exigences auprès d’Airbus, pour préserver l’emploi, rajoute le maire d'Albert. Qu’on trouve des mesures d’adaptation, de chômage, de départ anticipé… Mais il faut tout faire pour éviter les licenciements secs."