Début d'une grande concertation sur l'avenir de la filière betterave-sucre

Publié le Mis à jour le
Écrit par Boris Granger

Une concertation nationale, réunissant la majeure partie des acteurs de la filière betterave-sucre, s'est ouverte ce 17 juillet au ministère de l'agriculture. Elle devrait aboutir fin septembre 2019 sur un plan à moyen terme de résolution de crise.

Fin des quotas sucriers, nécessaire transition écologique, restructurations des entreprises et contexte de concurrence internationale : la filière de la betterave sucrière traverse une période difficile et se doit de trouver des solutions aux problèmes à venir. C'est pourquoi s'est ouverte jeudi 17 juillet une vaste concertation regroupant quasiment tous les acteurs de la filière, avec pour objectif l'instauration d'un plan pour les dix prochaines années.
 

Le poids de la concurrence internationale

Le 1er octobre 2017, les quotas sucriers imposés par l'Union européenne depuis la fin des années 1960 étaient abandonnés. La conséquence : une augmentation record de la production française et européenne en 2018. Les exportations décollent, vers les pays du pourtour méditerranéen et d'Afrique subsaharienne, ainsi que vers les pays du sud de l'Union (principalement l'Espagne, l'Italie et la Grèce).

Le problème, c'est qu'il n'y a pas qu'en Europe que la production augmente. L'Inde, l'un des premiers producteurs mondiaux, a enregistré une hausse de plus de 50% de sa production entre 2016 et 2017, de même que la Thaïlande (+45%) et la Chine (+11%). Ces concurrents pèsent sur le marché européen qui assiste à une baisse des prix du sucre.

Autre gros producteur de sucre : le Brésil. Un concurrent qui inquiète, surtout à l'heure des débats sur l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, dont il fait justement partie. La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), qui estime que cet accord pourrait engendrer la fermeture de sept sucreries en France, demande l'abandon pur et simple du projet.
 

Développer des solutions alternatives

Une des solutions que pourraient développer les acteurs de la betterave industrielle est celle de la diversification des activités. Pour l'heure, 74% de la production de betterave se destine à un usage alimentaire, le reste est utilisé pour la confection d'alcool (10%), de bioéthanol (9%) et pour l'industrie chimique (7%). Et c'est précisément dans ces secteurs, notamment celui du bioéthanol, que l'avenir de la betterave française pourrait s'écrire.
 

Encadrer les restructurations

Enfin, la filière n'est pas épargnée par les restructurations, comme à la sucrerie d'Eppeville, dans la Somme. Au mois de février 2019, le groupe allemand Sudzucker, maison-mère de Saint-Louis sucre, décidait de réorganiser sa production et d'interrompre les activités de production de son site d'Eppeville pour n'y conserver que des activités de stockage.

 
La betterave dans les Hauts-de-France
En 2017, la culture de la betterave dans la région représentait 235.000 hectares (sur les 486.200 que compte l'ensemble de territoire français), avec près de 70.000 ha dans l'Aisne, 53.000 ha dans la Somme et 44.200 ha dans l'Oise, ce qui la place en première position de la production nationale, 48% des betteraves du pays provenant des Hauts-de-France.
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