La fourragère est une cordelette qui ne pèse que quelques grammes, mais pour les militaires, elle a une importance énorme. Une distinction décidée en 1916.
Cet insigne spécial est destiné à rappeler d’une façon apparente et permanente les actions d’éclats de certains régiments.
Les soldats portent la fourragère sur l’épaule gauche. Sa première version est tressée aux couleurs de la croix de guerre, rouge et verte. Elle est accordée aux régiments qui ont été cités à l’ordre de l’armée. Les citations, grands moments de poésie militaire. Un exemple, le huitième zouave : « Régiment superbe d’héroïsme et de vaillance, qui a dressé devant l’envahisseur la foi sacré d’une troupe qui sait mourir pour la défense de son sol ». La fourragère, c est le prix du sang.
Les journalistes sont tout aussi lyrique. Le 14 juillet 1917, Paris célèbre la journée des Drapeaux et le président Poincaré décore les héros. Extrait de l’Illustration : « C’est l’âme invisible d’un régiment, c’est son cœur innombrable que récompensent ces distinctions collectives. Nos morts montent toujours une garde d’honneur autour du drapeau qu’ils ont confié aux vivants…. » Les citations s’accumulent : « Entrain magnifique, bravoure indomptable, allant légendaire » et de nouvelles fourragères sont créées.
L’armée veut susciter l’émulation dans ses rangs. Un régiment qui a obtenu quatre citations porte la fourragère jaune et verte, aux couleurs de la médaille militaire, 6 citations, c’est la fourragère rouge, aux couleurs de la Légion d’honneur. Au sommet de ce classement trônent deux champions : le régiment de marche de la légion étrangère et le régiment d’infanterie coloniale du Maroc, avec neuf et dix citations. Leurs drapeaux sont couverts de médailles.
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