Jean-Marc Hebbe est effaroucheur de goélands professionnel. Il veille à ce que ces oiseaux ne viennent pas réduire à néant le travail des mytiliculteurs.
A 58 ans, Jean-Marc Hebbe un métier peu commun. Il est effaroucheur de goélands sur le littoral picard.
Après une formation au parc ornithologique du Marquenterre pour apprendre à reconnaître les oiseaux, cet marin pêcheur à la retraite parcourt les plages entre Quend et Fort Mahon pour effaroucher les goélands, avides de repas de moules.
Pendant la pleine saison de la cueillette du coquillage, Jean-Marc exerce 7 jours sur 7, 13 à 15 heures quotidiennes. Depuis 4 ans, il est employé par un groupement de 12 mytiliculteurs.
Il n'est pas question de tuer les goélands
Sa mission : protéger les 5,5 km de pieux de moules de bouchots des attaques voraces des goélands argentés. Si une surveillance n’est pas opérée, les dégâts sur les piquets peuvent être très importants : 1 kilo de naissains avalé (les jeunes moules), c’est 6 kilos de moules adultes qui ne seront pas vendus.
Pour effaroucher, Jean-Marc Hebbe use de plusieurs armes : un canon à tirs sonores, un fusil à grenailles d’acier qui ont une faible portée - pas plus de 50 mètres -, un pistolet effaroucheur à blanc auquel les oiseaux s'habituent rapidement car il ne blesse pas et un laser utilisable uniquement par temps couvert. Le but n'est certainement pas de tuer les oiseaux.
10.000 km en 4 mois
Le temps des 4 mois de la saison, Jean-Marc parcourt 10.000 kilomètres sur la plage à marée basse, lorsque les pieux de moules sont à découverts et s'offrent aux oiseaux. Un métier usant également pour les machines : son véhicule 4/4 ne tient jamais plus d'une saison !
Heureusement pour lui, les nuées de goélands qui hantent la zone de culture marine se couchent avec le soleil… Ce qui met un terme à cette épuisante guéguerre avec les volatiles !