Une après-midi passée à danser en boîte de nuit. Cette sortie a été spécialement organisée pour une centaine de résidents de plusieurs foyers de vie pour personnes en situation de handicap du Vimeu. L'occasion de s'amuser, faire des rencontres et pour l'un d'entre eux, de s'exercer comme DJ.
Cette sortie, David Magnier l'attendait depuis longtemps. Le jeune homme de 25 ans rêve d'être disc-jockey. Et ce vendredi 31 mai, il a eu l'occasion de mixer auprès d'un DJ professionnel dans une discothèque.
Le temps d'une après-midi, la boîte de nuit du Gibus, située à Frettemeule (Somme) a été réservée à une centaine de résidents de plusieurs foyers de vie pour personnes en situation de handicap du Vimeu.
"Ils aiment danser et ils nous le demandent régulièrement"
À quelques heures de l'évènement, David s'entraîne sur sa platine quasi professionnelle dans sa chambre du foyer de vie des 3 pavillons, à Chepy (Somme). Sous les yeux de ses camarades, dans une ambiance lumineuse propre aux discothèques, le jeune homme enchaîne les tubes.
Non seulement c'est une passion, mais c'est aussi pour amuser les gens quand on fait des soirées.
David Magnier, DJ passionné
Ce qui lui plaît dans les boîtes de nuit, ce sont "les projecteurs, les lumières, la musique, l'ambiance" et la musique "des années 80 et 2000 comme David Guetta et Bob Sinclar". Pourtant, David n'y est allé qu'une seule fois dans sa vie.
En raison de son handicap, il lui est impossible d'y aller seul. "Pour certaines personnes, trop de monde, trop de bruit, ça représente des situations de mal-être", explique Gwendoline Lohezic, éducatrice au foyer de Chepy.
La sortie au Gibus était attendue avec impatience par toutes et tous. "C'est l'occasion pour nos résidents de passer un moment avec d'autres résidents et surtout, de passer un moment en dehors de notre structure", souligne l'éducatrice. "Ils aiment danser et ils nous le demandent régulièrement", ajoute-t-elle.
Une première expérience de DJ
Lorsque David pénètre dans la discothèque ce vendredi en début d'après-midi, l'heure n'a plus d'importance. Une fois à l'intérieur de la boîte de nuit, on pourrait se croire un samedi soir lambda. Il observe chaque spot de lumière, le sourire aux lèvres, tourne sur lui-même les bras levés, et se dirige vite vers le box du DJ, impatient.
Le DJ du Gibus lui laisse la main le temps de quelques morceaux, lui donnant des conseils de temps à autre.
"Il a déjà envoyé un titre ou deux, ça danse déjà derrière lui. Ça marche bien pour l'instant", se réjouit le professionnel.
"On s'amuse bien"
Sur la piste, les résidents, accompagnés de leurs éducateurs, dansent, rient et échangent. "C'est une boite qui est bien ! Il y a du monde, on s'amuse bien. C'est merveilleux", s'enthousiasme Maxime Planche, résident du foyer de vie des 3 pavillons.
"Pour certains, c'est une découverte. D'autres, mais très peu, avaient connu la discothèque dans leur jeunesse", observe Vincent Protois, éducateur dans ce foyer. Pour les résidents, cette sortie est surtout l'occasion de "faire des rencontres, de créer du lien social".
Avec Sophie Picard / FTV