Lors du démantèlement du camp de migrants de Steenvoorde lundi matin, les policiers ont interpellé deux passeurs présumés. Un autre, membre supposé d'un même réseau, a été arrêté à Rouen.
"Trois individus membres actifs d’une filière d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers", ont été interpellés à Steenvoorde et à Rouen, selon la préfecture du Nord, qui précise que deux d'entre eux ont été arrêtés dans la commune des Flandres et le troisième en Normandie.
"Cette opération a été menée au moment où était exécutée la décision de justice prononçant l'évacuation de migrants qui occupaient illicitement depuis 2008 un terrain appartenant à un propriétaire privé et les orientant vers des centres d’accueil et d’orientation", précise le communiqué de la préfecture.
La mini "jungle" de Steenvorde abritait une soixantaine de migrants est-africains au moment de son démantèlement par les forces de l'ordre. Les exilés ont été conduits dans un CAO en Bourgogne.
Des passeurs condamnés dernièrement
Michel Lalande, préfet de la région Nord – Pas-de-Calais Picardie, salue "l’efficacité de la lutte menée par les forces de l’ordre contre les agissements de passeurs qui exploitent la détresse des migrants." Dernièrement, quatre passeurs ont écopé de 30 à 40 mois de prison avec mandat de dépôt. Ils avaient été interpellés le 6 juin dernier dans le camp de La Linière à Grande-Synthe. Des peines complémentaires d’interdiction définitive du territoire français ont également été prises à leur encontre.Le préfet souligne par ailleurs dans son communiqué "la mobilisation totale de l’Etat pour informer les migrants de leurs droits, leur proposer des solutions individuelles et les mettre à l’abri". Il y a une semaine, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) s'indignait de son côté des graves manquements de l'Etat français quant aux conditions d'accueil des migrants et leur accès au droit.