Tuerie du musée juif de Bruxelles : la défense de Nemmouche accuse la vidéosurveillance d'être "truquée"

La défense du djihadiste nordiste a fait le pari de s'appuyer sur la thèse d'images modifiées.

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Les avocats de Mehdi Nemmouche, jugé aux assises pour quatre assassinats commis en 2014 au musée juif de Bruxelles, ont affirmé mardi que les images de vidéosurveillance du tueur lors des faits avaient été truquées pour confondre leur client, un élément clé dans leur défense.

Sur ces images en noir et blanc de qualité médiocre, issues d'une des caméras du musée, on aperçoit le tueur, casquette sur la tête, pénétrer dans l'entrée, des taches sombres au niveau des yeux, ce qui peut laisser penser qu'il porte des lunettes.

Son visage sort alors furtivement du champ de la caméra. Quand il réapparaît, l'ombre sur son visage s'est légèrement dissipée, ce qui peut aussi laisser penser qu'il ne portait pas de lunettes.

 

"On bidouille les images"

Mais pour la défense de Nemmouche, la vidéo a été "truquée" afin prouver que le jihadiste revenu depuis peu de Syrie était sur les lieux.
 
"Les lunettes de soleil ont été effacées (...) et à la place on y a ajouté des yeux, un regard, la forme d'un nez", avaient affirmé les trois avocats peu après l'ouverture du procès.

"On bidouille les images", a réaffirmé mardi l'un d'eux, Me Sébastien Courtoy. "On le voit tous."

"Vous dites que les policiers font des faux", lui lance alors la présidente. "Vous mesurez ce que vous dites ?"
 
 

Le souhait d'un jury populaire

"Ma conscience ne m'accable absolument pas", lui répond Me Courtoy. "On a compris que la seule chose qui pouvait nous sauver, c'est un jury populaire. Nous attaquons un système, celui des policiers et du parquet fédéral", ajoute-t-il.

Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste français radicalisé en prison, est accusé d'avoir tué de sang froid quatre personnes – un couple de touristes israéliens, un jeune employé belge et une bénévole française – avec un revolver et une kalachnikov le 24 mai 2014.

Il avait été arrêté six jours plus tard à sa descente d'un bus à Marseille avec les armes utilisées.
 

Selon la défense, qui doit encore développer sa stratégie dans les prochains jours, cette tuerie n'était pas un attentat du groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais "une exécution ciblée d'agents du Mossad" (les services secrets israéliens), pour qui auraient travaillé les époux Riva, le couple de touristes assassinés.

Les avocats relèvent que ces assassinats n'ont jamais été revendiqué par l'EI. C'est la première fois que la défense peut poser des questions aux enquêteurs, qui ont présenté pendant une dizaine de jours de nombreuses preuves matérielles (ADN, empreintes, vidéos de revendication...) contre Mehdi Nemmouche
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