Dans le quartier Prioritaire de Pissevin à Nîmes, les adolescents et jeunes adultes peuvent compter sur une association, Stand Hop pour animer leurs vacances. En quelques années, l’association de danse, à l’origine, s’est étendue à toutes les cultures urbaines.
Glisser pour se réapproprier l’espace public. Alors que la médiathèque du quartier est fermée depuis un an et demi, à cause du point de deal à proximité et de craintes pour la sécurité, les cultures urbaines, elles, résistent.
Sur l'esplanade de Pissevin, à Nîmes, Jérémy et Hugo proposent aux habitants une démonstration de trottinette freestyle. "On fait des représentations, des initiations pour les enfants aussi, on leur prête des trottinettes, on les met en sécurité et on les initie à la pratique", explique Jérémy.
Défendre les cultures urbaines
Depuis 2017, l’association Stand Hop, lancée par des danseurs, défend les cultures urbaines. Installé au pied des tours de Pissevin depuis quatre ans, le local de l’association est un outil culturel et social précieux.
"Les quartiers comme celui-ci en général, ils sont un peu abandonnés, laissés de côté", déplore Sarah, danseuse hip-hop.
On va se dire que les gens ici ne sont pas intéressés par la culture. Alors que c’est tout le contraire, en fait.
Sarah, danseuse
Ici, les participants peuvent s'initier à l'art de leur choix, comme l'explique C-Good, danseur hip-hop : "Les jeunes peuvent voir la danse, le graffiti, le rap. C'est une culture qui me parle beaucoup, et je pense que pour les jeunes c’est cool."
Un lieu pour les premiers pas de danse, ou pour enregistrer ses premiers couplets. Au studio de l’association, ce jour-là, Z-Hop, un groupe de rap du quartier, s’est réuni pour travailler. Zidna, l'un des membres, est en pleine répétition. "On n'est pas forcément forts dès qu’on commence, on apprend petit à petit et en apprenant, on s’organise nous-mêmes".
Le but : "passer le savoir"
Pierre Leconte, bénévole à Stand'Hop, veille sur eux. "Les jeunes se sont débrouillés tous seuls du début à la fin pour l'enregistrement, parce qu'ils sont autonomes maintenant. C'est ça, le but, c'est de passer le savoir."
Transmettre des connaissances, mais aussi des valeurs. Alors qu’à cent mètres à peine du local, se trouve le principal point de deal du quartier. Un engagement, pour Maoulida Vélou, créateur de Stand'Hop. "Notre idée, c'était de prendre cet espace qui est public, et d'apporter quelque chose à tous ces habitants qui habitent malheureusement dans ces tours-là."
Une association qui devra déménager en avril prochain. Car l'immeuble va être démoli dans le cadre de la reconfiguration en cours du quartier. Sans point de chute pour l’instant.