L'"Anneau de la Mémoire", que François Hollande doit inaugurer le 11 novembre dans le Pas-de-Calais, réunit dans une fraternité posthume près de 580.000 combattants venus du monde entier tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.
Les noms de ces 579.606 soldats y sont inscrits sur 500 plaques d'acier d'environ trois mètres de haut rappelant le déluge d'obus du conflit. Pour la première fois, les ennemis d'hier sont rassemblés dans l'ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, d'origine ou de religion.
En 2011, l'Etat a cédé à la région Nord-Pas-de-Calais un terrain de 2,2 hectares à proximité immédiate de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette,
à charge pour la collectivité territoriale d'y construire un mémorial d'exception.
"La violence de la mort de masse qui a frappé notre territoire exigeait un monument durable", souligne l'historien Yves Le Maner, qui a conçu le projet, signé par l'architecte Philippe Prost. L'"Anneau de la Mémoire" ne célèbre pas les vainqueurs de la guerre, mais évoque la souffrance partagée de tous les combattants.
La liste des noms a été dressée à partir des données fournies par chaque nation. La base fournie par la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) rassemble 241.214 noms de combattants issus de l'ancien empire britannique inhumés dans quelque 800 cimetières militaires de la région.
Le Volksbund Deutsche Kriegsgraberfursorge (VDK) allemand en a transmis 173.876. Et la liste française de 106.012 noms intègre les combattants de l'ancien empire colonial (Algériens, Sénégalais, Indochinois...) et ceux de la Légion étrangère "morts pour la France", dont 59 Suisses, des Chiliens ou des Argentins. Mais l'anneau porte aussi les noms de 2.326 Belges, 2.266 Portugais, 1.037 Russes, ou encore six Américains.
Une partie du monument a été édifiée en porte-à-faux au dessus de vide pour signifier la fragilité de la paix retrouvée sur le continent européen. A proximité de la nécropole nationale et de la basilique construite dès 1921, l'Anneau symbolise également la complémentarité de l'Etat et des collectivités territoriales pour les commémorations du centenaire de 1914-18.