Alors que les affrontements se poursuivent sur le site de Sivens, le conseil général du Tarn est allé défendre le projet de barrage auprès de la ministre de l'Ecologie qui a réclamé ce week-end des garanties. Et nommé ce lundi une mission d'expertise.
Le projet de barrage controversé de Sivens répond aux conditions édictées par le ministère de l'Ecologie et rappelées par Ségolène Royal, a assuré lundi le président du Conseil général Thierry Carcenac (PS). Il répondait à Mme Royal qui, la veille à Rochefort (Charente-Maritime), avait "demandé à ce que le Conseil général du Tarn vérifie que les conditions que le ministère met sur les retenues de substitution soient remplies". "Les instructions du ministère sont d'encourager les retenues de substitution à condition de ne pas encourager l'agriculture intensive", avait-elle rappelé.
Je nomme une mission d'expertise pour favoriser le dialogue et vérifier les garanties
d'une gestion durable de la ressource en eau" Ségolène Royal
La ministre est même allée plus loin ce mardi en annonçant qu'elle allait nommé une mission d'expertise. Officiellement, cette mission devra favoriser le dialogue entre le maître d'oeuvre, le Conseil général, et les opposants. Mais elle devra aussi vérifier les garanties d'une gestion durable de l'eau.
Le président du Conseil général du Tarn assure pourtant que le projet "permettra d'assurer de façon régulière un débit suffisant propice à la restauration qualitative des milieux actuellement dégradés par la faiblesse naturelle des écoulements estivaux". Lançant un "appel au calme", le président s'est déclaré "prêt à la discussion sur les mesures compensatoires et sur l'utilisation de l'eau", mais a demandé "un débat dans un lieu neutre, sans pression". Mme Royal avait appelé dimanche à ce que "le dialogue puisse se renouer avec les associations".
Notre dossier complet sur le barrage de Sivens
Situation toujours tendue sur le terrain
Lundi, la situation ne semblait pas en passe de s'apaiser. Cinq personnes se sont enterrées ce lundi matin sur le site jusqu'à la taille pour empêcher les engins de chantier de passer. Ils ont été délogés par les forces de l'ordre dans l'après-midi : une jeune fille a été légèrement blessée à la cheville.Les bulldozers ont de plus repris leurs travaux de déboisement, en dépit des déclarations de José Bové, député européen d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), qui avait estimé dimanche à Sivens que les déclarations de Mme Royal signifiaient que les bulldozers "ne pouvaient pas entrer en action".