Lundi, la direction de Tisséo avait porté plainte pour dénoncer les opérations de filtrage des grévistes qu'elle estimait illégales. Le tribunal d'instance de Toulouse vient de lui donner tort.
La direction de Tisséo a été déboutée par la justice.
Elle avait porté plainte lundi contre les opérations de filtrage mises en place par les salariés grévistes à la sortie des dépôts de bus. Opérations qu'elle jugeaient illégales. La direction reproche aux organisations syndicales d'avoir recours chaque matin à "un filtrage illégal des bus au niveau des dépôts", retardant l'ensemble du service "d'environ quatre heures", alors que leur préavis de grève ne porte que sur une heure par service, a indiqué Olivier Poitrenaud, directeur général de Tisséo.
Direction et salariés se livrent un bras de fer depuis plus d'un mois au sujet de la hausse des salaires de 0,45%, proposée par la direction et jugée insuffisante par les syndicats.
Pour manifester leur mécontentement, certains agents se mettent en grève durant une heure au moment de leur prise de service, et certains filtrent ensuite les sorties du dépôt en distribuant des tracts aux conducteurs.
"Nous avons dénoncé les pratiques qui vont au delà du droit de grève", a précisé Olivier Poitrenaud.
Ce n'est pas l'avis du tribunal d'instance saisi, qui lui a donné tort, jeudi 30 avril. La justice en effet considère que le blocage des bus n'est pas constitué et que le droit de grève est appliqué, conformément à la loi.
M. Poitrenaud a regretté que le tribunal n'ait "pas tranché et ne nous ait pas donné les moyens de lutter contre ces pratiques (...) un conducteur
n'a pas de raison d'ouvrir la porte de son bus, ou d'accomplir toute action qui occasionne un retard non justifié à la sortie de son bus".
"La direction voulait faire valoir par les juges que nous bloquions les dépôts mais, la juge a bien compris que ces opérations n'étaient pas assimilables à des blocages", s'est félicité Guy Daydé, secrétaire général de la CGT.
Faute de reprise des négociations salariales, le mouvement de grève devrait reprendre lundi : "on est d'autant plus motivé", a ajouté M. Daydé.
Tisséo est condamné à payer les frais de procédure (soit 1200€ pour chacun des trois avocats des quatre syndicats CGT, CFDT, FO et Sud).
Voir ici la réaction des salariés de Tisséo, recueillie par Yann-Olivier d'Amontloir et Virginie Beaulieu, de France 3 Midi-Pyrénées :

Voir ici le rappel du conflit chez Tisséo, par Marie-Sophie Lacarrau, de France 3 Midi-Pyrénées :