Une cinquantaine de personnes soutenues par Droit au Logement (DAL) ont installé jeudi matin un campement de six tentes dans le centre de Toulouse, à Jean-Jaurès, sur les allées Roosevelt. Elles réclament le logement de 36 sans-abris.
ils ont installé leurs tentes devant le cinéma UGC pour exiger des pouvoirs publics le logement de 36 sans-abris "conformément à ce que doit garantir la loi et de nombreuses constitutions des Droits de l'Homme reconnues par la France".Une cinquantaine de personnes se relaient ainsi depuis jeudi matin autour de ce campement soutenu par Droit au Logement (DAL) 31. Le Dal explique qu'il s'agit de la suite du mouvement d'occupation à Toulouse, le jeudi 11 février dernier, de l'Hôtel de Région.
"Suite à cette action et aux grèves des travailleurs du 115, rappelle l'association, 825.000 euros ont été débloqués par le Ministère du logement pour l'hébergement d'urgence en Haute-Garonne. Malgré cette enveloppe, la Préfecture n'a pas été capable de s'engager à proposer une mise à l'abri en 15 jours pour les 36 sans-abris du DAL Toulouse 31."
D'où l'installation de ce campement par le DAL pour réclamer à la fois un toit pour les 36 sans-abris, mais également un protocole d'accord pour les réfugiés syriens du quartier des Izards qui occupent un bâtiment vide du bailleur social Habitat Toulouse.
"Ces familles arrivées il y a presque un an pour fuir la guerre, dont de nombreux enfants sont scolarisés, doivent être relogées à Toulouse et sa région et non être envoyées de manière absurde à Lille, La Rochelle ou Nevers", préconise le DAL.
"Peu importe l'origine, pour nous le droit à un toit est un droit humain qui ne doit pas se discuter",
insiste Droit au Logement qui en appelle au soutien de la population, notamment en apportant couvertures, bâches, tentes, nourriture et eau. Les militants du DAL sont en effet déterminés à tenir leur position soit jusqu'à ce qu'une solution globale soit trouvée, soit jusqu'à ce qu'ils soient expulsés.
Dans l'après-midi, la Préfecture et la mairie de Toulouse ont publié un communiqué commun pour indiquer qu'"une intervention immédiate des forces de police" dans le cadre d'une "atteinte à l’ordre public et du délit flagrant" était juridiquement possible mais que ce n'était pas "la voie qui a été choisie".
Le préfet de la Haute-Garonne et le maire de Toulouse ont préféré engager une procédure de référé "afin qu’il soit mis un terme à cette occupation du domaine public". "Le choix de cette procédure juridictionnelle a été préférée à une intervention immédiate des forces de l’ordre afin de garantir le respect du contradictoire et de bénéficier d’une décision de justice permettant, si le juge en décide, de procéder à l’évacuation des lieux. On ne peut tolérer ce type d’actions dans la mesure où la Ville et l’État sont en lien régulier avec les associations du secteur, y compris le DAL et que nous n’avons jamais refusé une rencontre avec eux", souligne le communiqué commun qui indique qu'"afin de répondre au besoin d'hébergement des personnes isolées fragilisées, l’État, en accord avec la Ville de Toulouse, a décidé d’ouvrir, cette semaine, et pour plusieurs semaines, 20 places d’hébergement d’urgence supplémentaires. Elles viennent s’ajouter aux 860 places actuellement ouvertes. Selon les demandes exprimées, les personnes les plus fragiles pourront également bénéficier d'une mise à l'abri à l'hôtel".