Une manifestation s'est tenue ce samedi dans le port de Douvres pour protester contre l'immigration clandestine qui affecte les chauffeurs routiers. Répondant à l'appel d'un groupe facebook intitulé "Support the Calais to Dover Truckers", des militants d'extrême droite ont noyauté le rassemblement.

Manifestation sous haute surveillance policière ce samedi dans le port de Douvres. En essayant de bloquer le port une petite centaine de militants réunis sous la bannière "Support the Calais to Dover Truckers" ("Soutien des routiers qui font Calais-Douvres") entendait alerter l'opinion sur la situation que vivent les chauffeurs de leurs pays face à l'immigration illégale venue de France. Leur page facebook revendique 3700 sympathisants. Les autorités britanniques soupçonnent des activistes d'extrême droite de s'être glissés dans leurs rangs, ce que confirment les banderoles brandies par les manifestants (Front national anglais, Ligue de défense écossaise etc.)

Cette action aux mots d'ordre ouvertement xénophobes n'est d'ailleurs pas soutenue par les organisations syndicales de transporteurs britanniques.
"On ne sait pas qui organise la manifestation. Certains des commentaires vus sur la page facebook émanent de gens qui ne sont manifestement pas chauffeurs de poids lourds ", a déclaré Natalie Chapman , porte-parole de la Freight Transport Association, l'Association de Transport de Fret.

Une manifestation non suivie par les syndicats de routiers

Les organisation syndicales ne nient pas le problème de l'immigration clandestine et ses conséquences pour les chauffeurs. " Beaucoup de conducteurs sentent qu'ils sont les boucs émissaires de cette situation, poursuit Natalie Chapman. "Certains doivent même souscrire des prêts personnels  pour payer les amendes."
La loi britannique, pour dissuader les passeurs, prévoit en effet une amende de 2000£ (environ 2500 euros) par migrant découvert dans un chargement.

" Mais nous ne pensons pas que bloquer le port de Douvres est la voie à suivre. Cela va causer d'énormes désagréments à d'autres chauffeurs de poids lourds sur le chemin du retour, et aux autres conducteurs qui essaient de traverser la Manche", conclut la représentante des transporteurs.

Un homme, qui prétend être l'un des organisateurs mais ne veut donner que son prénom, Kevin, a affirmé à nos confrères du site Kentonline qu'il avait  arrêté la traversée de la Manche il y a 9 mois, "à cause de la pression". "Je commençais à craindre pour ma sécurité. Ils sautent sur les camions avec des couteaux. Quelqu'un va finir par se faire tuer. "

Vers 14 heures (15 heures françaises), les manifestants ont commencé à se disperser.


 

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