Les chevaux petits et trapus des steppes du Kazakhstan ont arpenté la Forêt domaniale de Réno pendant 3 semaines de préparation avant les JEM 2014. Ils ne furent pas les seuls à élire domicile dans le Perche, décidément très international durant ce mois d'août.
On parle beaucoup des cavaliers des grandes nations spécialisées en endurance. On évoque également beaucoup certaines races de chevaux comme les pur- sang arabes qui sont réputés parmi les meilleurs du monde avec un rythme cardiaque particulièrement lent, donc bien disposés aux efforts au long cours. Tous les coureurs de fond vous le diront, c'est la condition sine qua non.
Mais derrière ces pays dont on parle (et quelques uns pas toujours pour de bonnes raisons...), il y a aussi des petits. Très peu connus. C'est le cas du Kazakhstan.
Ils sont trois ce jeudi à être engagés dans la course de 160 km. Mais s'ils découvrent le Mont-Saint-Michel, ils connaissent déjà un peu la Normandie.
Le langage du cheval est universel
Pour s'habituer aux conditions climatiques, ils sont arrivés voici un mois maintenant et fini leur préparation dans le Perche. Chez Daniel Vallée, installé à Maison Maugis. "Tout ne fut pas simple, à commencer par la barrière de la langue" sourit le propriétaire des lieux. "Entre les cavaliers et les accompagnants, ce sont 15 personnes qui ont vécus avec nous. Et personne ne parlait anglais ou russe. Mais le langage des signes nous a servi. Et puis la langue du cheval est universel.".Choc des cultures également. De confession musulmane, le contact avec les femmes qui fréquentaient les lieux ne leur était pas familier. "J'étais considéré comme le chef à leur yeux. Avec le respect induit."
Leurs chevaux, les Akaï, sont très différents de ceux que l'on a l'habitude de voir. "Ils sont petits, trapus. Très rustiques, capable de résister à -40 degrés l'hiver, et l'été à des températures caniculaires. Et quand ils ont soif, ils peuvent boire de l'eau de mer."
Dans la steppe, ils vivent en troupeaux. En liberté. "A la maison résidaient des gens qui possédaient 150 sujets pour l'un, 200 pour l'autre. Le cheval est un lien essentiel pour les habitants dans les immenses plaines de leurs territoires. Le cheval est culturel chez eux aussi."
Une préparation qu'il ont pu réaliser dans la forêt de Réno, grande massif domanial adossé à ce joli village. "Ce fut un gros boulot. De 6 heures à 22 heures. Toujours sur le pont. Pour aider à nourrir, soigner. Mis aussi ferrer les chevaux. En tant que maréchal ferrant c'était plus facile pour moi d'intervenir. Je les accompagnais partout, j'étais à leur disposition. Car si loin de chez eux, ils étaient totalement dépendants."
En trois semaines, ils ont aussi découvert les environs, le sud de la Basse-Normandie. "Le 15 août, nous les avons emmenés à l'éco-musée du Perche, au Manoir de Courboyer qui met à l'honneur traditionnellement non seulement notre terroir mais aussi son âme, le cheval Percheron."
Ils sont partis pour Granville le 22 aout. Laissant des beaux souvenirs à Daniel Vallée. "C'est une belle aventure, une belle rencontre. Une vraie rencontre. Nous nous reverrons, c'est sûr. Nous envisageons d'aller les voir l'an prochain. Et sans doute vais-je aussi intervenir pour les assister jusqu'à la course."