Cet ancien professeur de mathématiques avait déjà été condamné par la justice pour des faits similaires. Il comparaissait ce mercredi à Coutances pour une vidéo remettant en cause l'extermination des juifs d'Europe.
Lors de l'audience, ce mercredi après-midi au tribunal de Coutances, le prévenu a déclaré qu'il ne souhaitait pas "transformer le tribunal en tribune". L'homme a pourtant déroulé l'argumentaire classique du négationniste, invoquant la liberté d'expression et fustigeant la loi Gayssot, "inconstitutionnelle" selon lui, qui a institué le délit de contestation de l'existence des crimes contre l'humanité. A la barre, l'ancien professeur de mathématiques qui a déjà été condamné en 2007 pour des faits similaires, a exprimé sans détour ses convictions, affirmant suivre l'idéologie du national socialisme.
Au coeur du procès de ce mercredi, une vidéo postée sur internet dans laquelle il remettait en cause l'existence de l'extermination des juifs d'Europe et dénonçait la participation de jeunes bas-normands à des voyages d'études à Auschwitz, des voyages relevant selon lui d'un "embrigadement au nom du « devoir de mémoire ». Dans ce film de 45 minutes, hébergé sur un site d'extrême droite, l'auteur s'en prenait à deux associations de mémoire et utilisait des images de jeunes de la région ayant participé à des commémorations.
Si la défense du prévenu n'a suscité aucune surprise, le jugement rendu par le tribunal n'a pas manqué de marquer les esprits. Vincent Reynouard a été condamné à deux ans de prison ferme, soit le double de ce qui avait été requis à son encontre et le double de la peine encouru pour ce type de délit (1 ans de prison). Le procureur jugeant la peine excessive a interjeté appel. Il y aura donc un second procès à la cour d'appel de Caen.
L'ancien professeur de mathématiques de bientôt 46 ans avait également été condamné à verser 3500 euros à la Licra (ligue internationale contre le racisme et l'antisémistisme) ainsi que 500 euros aux associations D-Day Overlord et Westlake Brothers Souvenir. Cette dernière avait prévu de reverser cet argent à un vétéran anglais pour financer des soins médicaux. Enfin, Vincent Reynouard devait verser un euro symbolique à la communauté de communes de Trévières.