Il est le deuxième meilleur centre de formation de France, l'USOM Mondeville basket est dans la tourmente après le retrait de son agrément. Une décision vivement critiquée et qui met en lumière les inégalités encore trop nombreuses entre le sport féminin et masculin.
En place depuis 1998 avec plus de 200 joueuses formées, le centre de formation de l'USOM mondeville basket risque de disparaitre faute d’agrément. Concrétement, le centre ne rouvrira pas à la rentrée, et son équipe Espoirs sera rétrogradée en Nationale 3. Pour la jeunesse mondevillaise, l'une des meilleures équipes de N2 depuis des années, cette décision représente une totale injustice.
Un réglement quasi inflexible
Le cahier des charges pour les centres de formation comprend de nombreuses spécificités, dont le maintien en ligue féminine du club auquel est rattaché le centre. Le réglement alloue une année au club qui rétrograde pour se remettre à niveau.
En 2019, Mondeville, sept fois champion de France et six fois vainqueur de la Coupe de France chez les cadettes, avait bénéficié d'un coup de pouce de la fédération et obtenu deux ans pour se remettre en selle après sa descente en National 2.
"Deux ans d’agrément se sont écoulés… si ce n’est qu’entre temps le covid est passé par là donc la saison s'est arrêtée… on aurait pu espérer une année blanche… mais ce n’est pas le cas," regrette le président du club, Olivier Liberge qui réclame une année de plus pour remonter.
Les premières de National 2 reléguées en N3 : un non sens sportif
La décision de fermeture du centre entraîne un rétrogradation de l'équipe Espoir en N3, et met les 22 joueuses du centre de formation dans une situation délicate.
On était en tête de N2 l’année dernière, donc on va jouer contre des joueuses bien moins bonnes.. on va écraser tout le monde ! On parle des espoirs du basketball français !
En résulterait un championnat "pas très sympathique", et mettrait en danger la légitimité du club et fragiliserait son avenir. "Après tous nos efforts, toutes nos victoires et des années de formation... ça sera un gachis!" martéle Olivier Liberge.
Une décision sur fond d'inégalités hommes/femmes
Les conditions pour un club féminin ou masculin de posséder son propre centre de formation ne sont pas les mêmes. "Le club professionnel doit évoluer dans les championnats professionnels de Pro A ou de Pro B gérés par la ligue nationale de basket, "indique le réglement de la FFBB, fédération française de basketball. Les clubs masculins ont donc deux fois plus de chances de garder leur centre de formation. Une telle différence pénalise le basket ball féminin, les clubs et la formation des joueuses. Pour l'USOM, la lutte pour garder l'agrément devient un véritable match pour l'égalité.
Pourquoi est ce qu'en N2, équivalent du Pro B, on ne peut pas garder notre centre, alors que eux oui? Ce que l’on est en train de défendre c’est aussi pour d’autres clubs.. le basket féminin est de plus en plus prisé. Il faut que les textes évoluent !
De nombreux soutiens sur les réseaux sociaux
En parallèle des deux recours déposés auprès de la rectrice de Normandie et du Comité national olympique et sportif, le club a lancé une campagne de soutien sur les réseaux sociaux car « La loi et le gouvernement prônent l’égalité et la parité, et à niveau égal et qualité de formation égale, un club féminin devrait avoir les mêmes droits qu’un club masculin ». Leur page facebook, Match pour l'égalité, rassemble plus de 450 abonnés en à peine 24,heures. De nombreuses joueuses, clubs et personnalités postent des photos avec le #matchpourlégalité.
#matchpourlegalite
— Ewl Guennoc (@Ewlguennoc) August 13, 2021
???❤️ https://t.co/z4FVZLptBD
Wow ! Force à vous @usombasket
— Syra Sylla ??? (@LADYHOOOP) August 13, 2021
On parle d'un des meilleurs centres de formations là ?? https://t.co/avCyi7KWzY
Soutien @usombasket. Essayons simplement de penser à la meilleure solution pour que ces jeunes joueuses jouent au niveau qu’elles méritent. #formation https://t.co/z4CUFG08OS
— Caroline Aubert (@caro5aubert) August 13, 2021
En espèrant que la magie des réseaux sociaux opére à nouveau pour rendre le monde un peu meilleur.