Journée de commémoration du génocide arménien. À Caen "On se souvient mais on ne reste pas dans le deuil"

Mercredi 24 avril est désormais la journée dédiée à la commémoration du génocide arménien. À Caen, l'association Arevik enseigne la culture arménienne aux enfants. Diana Lescaillez, la fondatrice, souligne l'importance du souvenir mais aussi la nécessité de ne pas rester dans le deuil.

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Le président Emmanuel Macron a respecté sa promesse de campagne mercredi 24 avril 2019. Le 24 avril est à partir de cette année inscrite sur le calendrier comme la "journée nationale de commémoration du génocide arménien". Ce matin, l'ancien porte-parole du gouvernement et candidats aux élections municipales de 2020, Benjamin Griveaux, s'est exprimé sur cette première journée nationale sur son compte Twitter : "Pour la première fois, la France commémore officiellement ce 24 avril le #GenocideArmenien."
 


Si la France reconnaît depuis 2001 ce génocide perpétré d'avril 1915 à juillet 1916 en Turquie, aujourd'hui, la journée lui est dédiée, sous fond de tension entre la France et la Turquie qui refuse cette appellation.
 
La date n'a pas été choisie au hasard car le 24 avril 1915 est le jour où 600 intellectuels sont assassinés à Constantinople, ancien nom de la ville d'Istanbul. Il marque le début du génocide qui fera 1, 2 million de morts.

Diana Lescaillez, fondatrice de l'association culturelle arménienne "Arevik" à Caen (Calvados), est touchée par cette décision prise par le président car "les Arméniens ont trouvé un deuxième pays en France."
 

À Arevik "On parle, on chante, on ne veut pas rester dans le deuil"


"On ne va pas célébrer aujourd'hui cette commémoration mais samedi avec les enfants de l'association." Arevik accueille depuis 2011 des enfants de 6 à 14 ans. Trois professeurs enseignent l'histoire, la langue et la littérature arménienne à des jeunes de la troisième voire quatrième génération d'Arméniens de France. "Tous et toutes sont concernés par le génocide. Ils ont un arrière grand-parent lié à cet événement." Comme l'explique Diana Lescaillez, les réfugiés arméniens arrivés en France "voulaient tellement s'intégrer qu'ils mettaient de côté la langue arménienne. Et aujourd'hui leurs descendants veulent l'enseigner aux enfants."

Chaque samedi de 9h30 à 12h30 deux cours sont dispensés. Ce samedi, ils aborderont le génocide arménien en classe. Les enfants peuvent prendre la parole et raconter l'histoire de leur famille "mais leur famille évite les histoires trop sombres" précise Diana Lescaillez "On essaie de préserver l'enfance."

C'est dans cette idée que les commémorations seront célébrées samedi à Arevik. "Comme il y a quatre ans pour le centenaire. (...) On parle, on fait une minute de silence, on chante. On est là, on se souvient, on veut avancer et on ne veut pas rester dans le deuil."

Depuis 2011, l'association s'est agrandit. Désormais, 25 élèves assistent aux cours hebdomadaires pour "mettre en valeur les deux cultures" insiste Diana Lescaille "on est en France et on s'enrichit avec deux cultures."
 
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