Non, ce n'est pas une maladie dangereuse. La ferrovipathie désigne l'intérêt marqué pour les chemins de fer et tout ce qui s'y rapporte. En Normandie, on trouve quelques fous du rail. Mais s'ils souffrent de la fièvre des trains, l'abus de locomotives n'est pas dangereux pour leur santé.
Ils ont une passion commune : sauvegarder un patrimoine et vivre leur passion du rail.
Les ferrovipathes sont souvent tombés dedans quand ils étaient tout petits, et la passion des trains se transmet de générations en générations.
Le plaisir de regarder passer les trains
Mieux que de regarder la télévision, Alain et Nadine Courteille ne se lassent pas de regarder passer les trains.
En 1989, cet ancien cheminot et sa femme décident de retaper une ancienne maison de garde-barrière à Messei dans l'Orne. Depuis, les murs de leur maison tremblent 10 fois par jour, lorsque le Paris-Granville passe au ras de leur habitation, sans que cela dérange la famille.
À l'intérieur, on sent quelques fois les carreaux qui vibrent un tout petit peu, mais c’est léger ! Et on n’entend plus vraiment les trains qui passent. Par contre, des fois, on dit : tiens, c’est bizarre, il n’est pas à l’heure aujourd’hui.
Alain et Nadine Courteille, habitants de Messei
Dans la famille Courteille, ils ne sont pas les seuls à souffrir de ferrovipathie. Leurs parents, et même un de leur fils, ont aussi été salariés de la SNCF. Et aujourd'hui, ce sont leurs petits-enfants qui viennent assister au passage des trains devant chez eux.
Un circuit de train miniature sur 310 m2
Dans la famille Crué, la passion passe par la maîtrise d'un circuit ferroviaire complet.
Leur maquette de 310 m2 rassemble 400 m de voies ferrées et se visite : bienvenue dans "Le Monde miniature de Clécy".
Tout commence en 1969, lorsque Yves Crué, un petit paysan de Suisse Normande, complètement fou de train miniature, décide d’investir toutes ses économies pour réaliser son rêve : construire sa propre maquette.
Depuis, son fils Emmanuel a professionnalisé l'affaire et ce sont plus de 25 000 visiteurs par an qui viennent admirer la maquette familiale.
Marc-Antoine, le petit-fils, a rejoint l'entreprise familiale et apporté sa maîtrise de l'informatique pour moderniser le vieux système d'aiguillage. Désormais, trajets, arrêts et feux de circulation sont automatisés.
On a fait marcher notre imagination pour construire tout ça. C’est un rêve d’enfant qui s’est vraiment réalisé. Ce qui est beau, c’est de perpétuer et de le transmettre.
Emmanuel Crué, directeur du Monde miniature de Clécy
Faire rouler les anciens trains
Damien Clémendot est cheminot depuis l’âge de 16 ans. Chaque jour, il bichonne, répare, entretient les trains. Une folle passion qui remonte à l’enfance.
Ce n'est pas une passion commune chez les jeunes. Je ne sais pas l’expliquer. J’ai toujours été passionné. Mon père m’emmenait à la gare de Caen quand j’étais petit, à ma demande.
Damien Clémendot, cheminot
Et le week-end, il retrouve son association de passionnés qui s'est donnée pour mission de faire rouler à nouveau une vieille machine des années 50 sur une ancienne ligne SNCF désormais déclassée.
Chaque week-end, Damien entretient et conduit le train touristique du Cotentin qui relie Carteret à Portbail dans la Manche, pour le plus grand plaisir des curieux locaux ou des touristes.
J'aime bien cette idée de l'ancien. De faire vivre ce train jusqu'au plus longtemps possible.
Damien Clémendot, président de l'association Le train touristique du Cotentin
Le magazine complet de Florent Turpin et Thomas Tavitian, à voir mercredi 7 juin à 23H05 sur France 3 Normandie dans l'émission Enquêtes de Région : "La Normandie sur les rails".
Florent Turpin y recevra :
- Victor Pognon, de l'association Pacific Vapeur 231
- Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la Région Normandie en charge des transports
- Grégoire Forgeot D'arc, directeur de la SNCF voyageurs en Normandie
- Teddy Duboc, cheminot
À voir également dans l'émission :
-Les fous du rail, les ferrovipathes, des passionnés de petits trains ou de grosses locomotives
-Immersion avec les "navetteurs" de la ligne Rouen-Paris
-Les métiers méconnus de la SNCF