Origine, durée, impact du froid... Trois questions sur l'actuel épisode de pollution aux particules fines en Normandie

En parallèle du grand froid, un épisode de pollution aux particules fines a frappé cette semaine la Normandie. L'alerte a été levée ce mardi 14 janvier mais la vigilance reste de mise, notamment pour les plus fragiles. Sébastien Le Meur, ingénieur d'étude à Atmo Normandie, nous explique ce phénomène

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En ce début de semaine, la Normandie a vu bleu et rouge. Bleu comme le grand froid qui s'est abattu sur la région samedi dernier. Rouge comme l'alerte à la pollution aux particules fines. Les préfectures ont invité la population, et notamment les plus fragiles, à se protéger (en restant notamment le plus possible chez soi).

Ce mardi soir du 14 janvier, l'alerte a été levée mais la vigilance reste de mise. Les cartes d'Atmo Normandie, l'organisme qui mesure la qualité de l'air, arborent toujours une couleur pourpre. Sébastien Le Meur, ingénieur d'étude, nous explique ce phénomène et comment il va évoluer.

>> Pollution de l'air. La Normandie touchée par un épisode de pollution aux particules fines

Que sont les particules fines à l'origine de l'épisode de pollution qui a frappé la Normandie ?

"Une particule fine, c'est une poussière de faible diamètre, souvent inférieure à 10 micromètres, c'est-à-dire 1000 fois moins qu'un millimètre. Ce sont donc des poussières qu'on ne voit pas forcément à l'œil nu mais qu'on respire.

"Elles sont principalement émises par la combustion, la combustion des moteurs thermiques à essence, la combustion liée aux industries ou encore la combustion liée en ce moment au chauffage et en particulier au chauffage au bois. C'est beaucoup de produits carbonés, tout ce qui est suie notamment qu'on peut retrouver sur les vitres des poêles à bois. On retrouve aussi d'autres éléments assez divers qui sont plus ou moins toxiques.

"La toxicité est liée à la taille fine des particules qui peuvent pénétrer profondément dans l'appareil respiratoire mais aussi aux composés qui les accompagnent. On parle parfois de HAP, des hydrocarbures aromatiques polycycliques. Ce sont des particules qui sont émises notamment quand on brûle des graisses (quand on fait un barbecue par exemple)."

"Ces produits sont assez dangereux et s'agglutinent à la surface des petites poussières. Sur un court terme, elles entraînent des irritations, en particulier chez les personnes sensibles qui ont des problèmes respiratoires ou cardiaques. Par exemple, des personnes souffrent d'asthme. Ce sont elles qui vont être les plus concernées. Ces épisodes de pollution peuvent justement aggraver un peu leur pathologie ou leur état de santé.

"Sur le long terme, on peut avoir des effets sur le système cardiovasculaire, sur le système respiratoire, éventuellement des cancers.

Cet épisode de pollution survient alors que les températures sont au plus bas. Quel rôle joue le climat ?

"Les conditions climatiques jouent de deux façons. D'une part, les températures vraiment plus faibles que d'habitude font qu'on va plus utiliser le chauffage. Les radiateurs électriques ne sont pas concernés (après, tout dépend ce qui les alimente en électricité). Mais c'est plutôt tout ce qui fonctionne avec la combustion d'hydrocarbures : gaz, fuel et plus particulièrement chauffage au bois émettent beaucoup plus de particules. Et dans ce domaine, tout dépend de l’âge : les vieilles cheminées émettent plus de poussières que les nouveaux appareils.

"Par ailleurs, on a en ce moment un anticyclone. Ce sont des conditions météo avec des hautes pressions qui font que tous les systèmes dépressionnaires, tous les systèmes de tempête par exemple, tournent autour et sont un petit peu chassés. Sur cette zone-là, qui est un peu protégée, on va avoir effectivement plutôt du soleil, peu de vent, soit des conditions où il n'y a pas beaucoup de dispersion, notamment de la pollution. Les polluants ont tendance à plus s'accumuler et donc, petit à petit, on a des concentrations dans l'air qui augmentent, faute d'évacuation.

"Il y a des émissions de particules fines toute l'année: des émissions liées au trafic ou à l'industrie. Par contre, il y a des sources qui apparaissent plutôt en hiver comme le chauffage. Au printemps, on trouve aussi des particules liées à l'activité agricole."

Comment la situation va évoluer les prochains jours ?

"On pense que les conditions météo vont un petit peu changer et donc on va se retrouver en dessous des seuils d'informations, de recommandation ou d'alerte. Par contre, les particules fines présentes dans l’atmosphère ne vont pas diminuer dans des proportions très importantes. On va rester avec des niveaux de poussière dans l'air qui restent quand même relativement importants, d'où ces cartes rouges sur le site d'Atmo Normandie. La situation devrait perdurer pendant deux trois jours et peut-être se dégrader pour le week-end prochain avec à nouveau un dépassement des seuils d'informations et de recommandations. 

L'arrivée d'une nouvelle dépression permettrait de mettre fin à cet épisode, soit avec du vent qui balaye un petit peu toute cette pollution, soit de la pluie qui pourrait lessiver les particules présentes dans l’air. Mais le vent est souvent plus efficace que la pluie." 

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