"Reste à vivre" : ils témoignent de leurs fins de mois difficiles, chiffres à l'appui

Le centre d'action social de Giberville a mis en place, sur un rond-point de la ville, une campagne d'information pour le moins explicite : elle s'appelle "Reste à vivre" et entend sensibiliser le public mais aussi les politiques quant à la pauvreté qui règne dans certains foyers. 
 

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Le long du rond-point de Giberville, une dizaine de regards sur papier glacé en noir et blanc, interpellent les automobilistes. Sur des panneaux de type publicitaires s'étalent l'histoire de Véronique, David, Jack, Béatrice ou encore Sandrine qui bouclent difficilement leurs fins de mois.

Sur chaque panneau, ils livrent leurs témoignages et mettent des mots et des chiffres sur leur situation.

J'ai participé pour que les gens se rendent compte de la vraie réalité des choses. Là, il y a quand même des chiffres, on met quand même notre vie à nu. 

L'initiative de cette opération revient au Centre communal d'action social de la ville. "Quand vous voyez cette exposition, vous comprenez tout" explique  Philippe Heuzé Vice-président du Centre communal d'action social "qu’est-ce qu’on veut ? Qu’est-ce qu’on demande ? On veut vivre, on veut survivre même. On n’a même plus les moyens de vivre correctement "

Même quand je travaille à plein temps au Smic, mon salaire ne me permet pas de vivre convenablement. Mon fils et moi, on n'a pas le droit aux loisirs et aux vacances. Véronique (reste à vivre : 86€ par personne)

Gérard Leneveu, maire communiste de Giberville, explique la genèse de l'opération :  "on a voulu prolonger les cahiers de doléances. La commune a été une des premières de l’agglomération caennaise à mettre des cahiers de doléances à disposition de la population. On a voulu aller bien au-delà. On a voulu permettre à des gens en extrême difficulté de s’exprimer".

Il a voulu que les personnes en situation de précarité puissent exprimer leur mal-être aux yeux de tous. Pour les aider dans cette démarche, un écrivain public, salarié du CCAS, les a accompagné pour raconter leur histoire, au-delà des chiffres. 

(le choix du rond-point ?) c’est un choix que les personnes ont fait et c’est symbolique, ça rappelle la mobilisation des gilets jaunes. Enfin, c’est un axe très fréquenté. Ces personnes ont besoin d’être visibles par rapport à l’expression de leur situation. Gérard Leneveu

Reportage P.Comte, M.Bellinghen

Reste à vivre : 86 euros par personne 


Véronique est auxiliaire de vie en reconversion. Séparée, elle s'occupe de son enfant en garde alternée. Avec ses 950€ de revenus, il lui reste 172 euros pour vivre tout un mois, une fois ses charges fixes déduites. Soit 86 euros par personne, pour l'alimentation et le reste. 

Nath aussi habite l'agglomération de Caen. Elle a 48 ans. Divorcée, elle a 4 enfants dont 3 encore à charge. Elle travaille comme agent d'entretien en contrat d'insertion. Entre son salaire (850€), la pension alimentaire (130€) et les allocations familiales (620€) ses revenus se montent à 1600 € par mois. Une fois 1066 € de charges fixes déduites (loyers + gaz + eau + électricité+ abonnements téléphoniques +assurances +impôts +frais bancaires + transports + crédits), il lui restent 266 euros par mois.
 



 
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