Suspension du vaccin AstraZeneca : "il y avait déjà une réticence. Cette fois, je crois que c'est un peu cuit"

En Normandie, la vaccination chez les médecins débutait à peine et les pharmacies attendaient encore la livraison de leurs doses : le cafouillage autour du vaccin AstraZeneca jette un froid. "On ne sait plus où on en est", confie une candidate à la vaccination un peu désorientée.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le sujet est évidemment sur toutes les lèvres à la pharmacie de Creully dans la plaine de Caen. La suspension du vaccin anglo-suédois par les autorités de santé n'entame pas la détermination de la plupart des clients qui aspirent à "retrouver une vie plus normale". "Moi je fais confiance. Je devais être vaccinée le 26 mars par mon médecin, explique une retraitée. J'espère l'être quand même".

"Je suis en attente, ajoute Henri. On se fait des soucis quand même, mais j'étais candidat et je le reste". Derrière le comptoir, Marc Sartorio qui préside le syndicat des pharmaciens du Calvados admet que la situation n'est pas simple. "Il va y avoir un travail de logistique important à mener et un travail pour donner confiance. Que les gens émettent des doutes, c'est normal. C'est à nous de les aider".

Les déclarations et les décisions contradictoires n'aident pas vraiment à s'y retrouver. "On ne sait plus où on en est. On entend parfois le contraire dans une même journée, souffle une cliente de l'autre côté de la paroi en plexiglas. Il faudrait laisser faire les gens de science. Il faut bien croire quelqu'un, mais pas les politiques".

L'agence européenne du médicament doit se réunir très vite pour statuer sur ce vaccin du laboratoire anglo-suédois. L'Oganisation Mondiale de la Santé préconisait encore son utilisation hier mais convoque aussi une réunion d'urgence. "C'est perturbant, c'est vrai, mais c'est une vaccination à grande échelle qui nécessite beaucoup de moyens et d'organisation, tempère Marc Sartorio. On doit s'adapter. Mes confrères et consoeurs sont un peu essoufflés, mais il faut penser à la vaccination d'abord".

Dans une officine de la Manche, un pharmacien confie néanmoins, sous couvert d'anonymat, que la confiance est entamée. 

Il y avait déjà des réticences avec ce vaccin. Là je crois que c'est un peu cuit. Je redoute que certaines personnes qui ont eu une première injection n'aille pas faire la deuxième.

Un pharmacien de la Manche

"Je m'étonne quand même des raisons invoquées pour suspendre ce vaccin. Les études ont jusqu'ici montré qu'il n'y avait pas plus de tromboses chez les personnes vaccinées que dans la population générale", ajoute ce pharmacien désabusé qui observe que "cinq millions de personnes ont reçu ce vaccin en Angleterre sans problème apparent".

Dans son officine, une petite musique commence à se faire entendre. Des clients disent désormais préferer attendre l'arrivée du vaccin Janssen de Johnson & Johnson qui ne nécessite qu'une seule injection. Il ne sera livré qu'à partir du mois d'avril. La couverture vaccinale attendra...

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information