C'est historique... Paris-Camembert ne figure pas au calendrier 2025 de la Coupe de France de cyclisme. La classique octogénaire n'a pas réussi à remplir l'intégralité du cahier des charges exigé par la Ligue, notamment à trouver le budget pour une retransmission télévisée.
Coup de tonnerre dans le cyclisme français ! Paris-Camembert ne figure pas au programme de la Coupe de France en 2025. Pour la première fois depuis la création de la compétition en 1992, la classique normande sort du calendrier.
Avec le Grand Prix d'Isbergues, elle était jusqu'à présent la seule course à avoir toujours été au menu du challenge national, même durant la pandémie de Covid-19. C'est dire si l'exclusion est un séisme dans le paysage du cyclisme français.
Pas de retransmission, pas de place au calendrier
Toutefois, la nouvelle ne surprendra pas les plus fervents suiveurs du cyclisme en Normandie. Si les organisateurs ont toujours réussi à proposer une course et un accueil de qualité, les contraintes sécuritaires et financières n'ont cessé d'augmenter ces dernières années. En parallèle, les recettes (subventions et sponsoring) se sont réduites. "Entre 2021 et 2024, le budget est passé de 300 000 € à 220 000 € malgré l'augmentation des coûts d'organisation", regrette Laurent Aubry, nouveau président du comité d'organisation.
Dans le même temps, la Ligue Nationale de Cyclisme a rehaussé ses exigences en termes de retransmission télévisée. "La ligue entend défendre son calendrier dans sa globalité, on doit proposer un produit qui soit le plus solide possible pour le défendre auprès de nos partenaires, explique Arnaud Platel, directeur général de la LNC. Si on a qu'une épreuve sur deux qui est diffusée, on perd le fil de l'histoire à raconter".
Depuis plusieurs saisons, de nombreuses courses - même certaines hors du calendrier - réussissent à trouver les fonds nécessaires pour obtenir une diffusion à la télévision ou sur internet. Cela faisait maintenant plusieurs années que l'instance nationale demandait à la course normande de faire le nécessaire pour s'aligner sur ses concurrentes.
On n'a pas pris la diffusion télé pour pouvoir perdurer. Avec un coût de 14 000 euros HT pour une retransmission, ça risquait de nous mettre en péril pour la suite. C'est une mesure de protection. L'essentiel, c'est que la course continue d'exister.
Laurent Aubry, président du comité d'organisation de Paris-Camembert
Pas d'incidence sur la tenue de l'épreuve
Pour autant, cette radiation - qui peut être temporaire - de la Coupe de France, ne signifie pas que la course est annulée. Paris-Camembert aura bien lieu mercredi 1er avril et ne change pas de catégorie. "Je n'ai pas d'inquiétude quant à la qualité du plateau, rassure Laurent Aubry. Les points UCI sont toujours là, les grosses équipes viendront quand même". Elles seront quinze au départ de la 86e édition.
"À l’avenir, on essaiera de trouver des solutions pour permettre à Paris-Camembert de retrouver la coupe de France, promet Arnaud Platel, qui salue une décision de "gestion en bon père de famille" du comité d'organisation de la classique normande.
Depuis son élection au début de l'été dernier, Laurent Aubry porte le projet d'une retransmission télévisée pour 2027. Ainsi, il a devant lui deux ans pour consolider les finances et augmenter le budget d'environ 15 000 euros (prix d'une diffusion en streaming), voire de 36 000 euros (prix d'une retransmission télévisée).
Contrairement à Paris-Camembert, et sans les mettre en opposition, la Polynormande a trouvé le budget nécessaire pour garantir cette retransmission, assurant ainsi sa place au calendrier de la Coupe de France. Le dimanche 17 août, la classique manchoise chère à Daniel Mangeas sera à suivre en direct sur France 3 Normandie.