"Ne pas être soutenus, c’est incompréhensible" : les agents de l’Office français de la biodiversité choqués par les politiques

La police de l'environnement juge les propos du premier Ministre choquants. Les agents craignent que cela ne "jette de l’huile sur le feu et donne un droit d’agresser".

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Les agents de l'Office français de la biodiversité ont mené une action nationale ce vendredi matin. Ils demandent davantage de reconnaissance dans leur mission de police de l'environnement. Ils en veulent notamment à François Bayrou qui, lors de son discours de politique générale a qualifié de faute le port de leur arme de service lors de contrôles dans les exploitations agricoles.

>> "Comportements un peu intrusifs", privilégier les contrôles uniques : ce qu'a dit la porte-parole du gouvernement sur l'Office français de la biodiversité

Une manifestation inhabituelle : celle des agents de l'Office français de la biodiversité

Ce n'est guère dans leurs habitudes d'aller manifester. La distribution de tracts n'est pas leur point fort. Pourtant, les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) ressentaient le besoin d'exprimer enfin leur mal-être sur la place publique.

Chacun conserve dans son téléphone les traces des souillures régulièrement laissées devant leur bureau par certains agriculteurs. "Sur la durée, ça fait plus d'un an qu'on se fait taper dessus, et c'est fatigant", confie un agent. À cela s'ajoutent des slogans insultants, comme : "Régulons les nuisibles", scandés à tour de rôle par la Coordination Rurale, les FDSEA et les Jeunes Agriculteurs. Ces groupes reprochent à la police de l'environnement de contrôler les fermes.

"C'est une minorité d'entre eux, une minorité de fauteurs de troubles, qui nous mettent carrément une cible sur le dos. On ne peut que mal le vivre", déplore un autre agent.

Les agents de l'OFB s'estiment lâchés par François Bayrou

Ce qui les affecte encore plus que ces actes d'intimidation, c'est la phrase lâchée par le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale : "Quand les inspecteurs de la biodiversité viennent avec une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise, c'est une humiliation, et c'est donc une faute" lâchait François Bayrou à la tribune.

Ces mots ont laissé un goût amer. "Quand on va dans les fermes en tenue, il oublie de dire que c'est imposé. On est obligés d'y aller en tenue complète, avec le ceinturon, tout ça. Ce sont des instructions. On ne s'amuse pas, on n'est pas des francs-tireurs. Et là, il dit que c'est une faute ? Appliquer les textes qui nous sont imposés, c'est une faute ? »

"Nous, on n’invente pas les textes, on n’invente pas les lois ni les règlements, on ne fait que les appliquer. On est des agents publics avant tout. On se sent complètement légitimes dans ce qu’on fait. On a besoin que le pouvoir public, que le politique nous soutienne dans nos démarches. Ne pas être soutenus, c’est incompréhensible. On ne comprend même pas comment les politiques qui ont voté les textes ne nous soutiennent pas puisque c’est une volonté politique à la base" s'interroge un agent de l'OFB de l'Eure.

Le sentiment général des agents est qu'ils se sentent complètement lâchés. Le climat de défiance est tel que l'OFB limiterait désormais son travail de police sur le terrain. Hors caméra, plusieurs agents confient avoir reçu pour consigne de suspendre certaines enquêtes et de se concentrer sur des contrôles administratifs, en espérant des jours meilleurs.

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