Un nouveau service d'accès aux soins a ouvert ses portes à Val-de-Reuil dans l'Eure, il y a quelques mois. Le SAS 27 est un service de régulation des appels, qui se veut une solution pour les patients qui ne disposent pas de médecin traitant dans le département.
Dans ce service de l'hôpital d'Evreux, le téléphone sonne sans cesse. Nous sommes au SAMU de l'hôpital Navarre. Ici arrivent les appels du 15 pour les Urgences vitales, ainsi que les appels du 116 117 pour les urgences relatives.
"Nous, on doit savoir en 30 secondes si c'est une urgence vitale ou pas. Si c'est une urgence vitale, évidemment on va la traiter le plus rapidement possible. Si c'est moins urgent on va passer l'appel à nos collègues du BAc qui vont poser plus de questions, et voir avec le médecin régulateur du Samu. Et le 11- 117, on va les passer aux opérateurs de soins non programmés" explique Marion Bouget, assistante de régulation médicale.
Un centre de soins non programmés
Les opérateurs de soins non programmés sont installés au SAS 27, le service d'accès aux soins localisé à Val-de-Reuil. Elles vont prendre auprès du patient le plus d'informations possibles, avant de les transmettre au médecin régulateur.
"Là vous ne parvenez pas du tout à voir votre médecin traitant ?" s'enquiert au téléphone auprès d'un patient, Thierry Bourez le médecin régulateur au sein de la structure.
Selon le cas, le médecin peut organiser le déplacement du malade, donner un simple conseil, ou caler un rendez-vous dans la journée avec l'un de ses collègues.
On partage une plateforme commune via une application d'agenda. Les médecins mettent des créneaux disponibles en complément de leurs activités quotidiennes, spécifiquement pour les patients qui ne sont pas les leurs. Et nous, on a accès à ce vivier de rendez-vous
Thomas Bourez, médecin régulateur, et Président de l'association Alaume
Réguler l'accès aux soins
Alaume est l'Association des médecins Libéraux pour l'Aide aux Urgences Médicales de L'Eure. Son action vise à élaborer un dispositif de régulation des appels téléphoniques pour respecter l'accès aux soins des patients du département.
Le patient est suivi du début de l'appel, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée. Dans un appel sur deux, un simple conseil va apporter une réponse suffisante à la question posée par le patient.
Ce service est évidemment très utile à ceux qui n'ont pas de médecin traitant, ou qui se trouvent dans un désert médical. Il permet aussi d'obtenir une vraie consultation, et pas une téléconsultation, même si chaque appel ne débouche pas sur un rendez-vous.
"Réguler l'accès à un médecin généraliste par un médecin généraliste, c'est aussi permettre un accès raisonné à ceux-ci, pour apporter des informations qui vont apaiser. On a un rôle de conseil très important" estime Thomas Bourez.
Lancé il y a huit mois, ce service reçoit en moyenne 130 appels par jour, alors qu'il ne fonctionne pas encore entre 13 heures et 18 heures, faute de médecins régulateurs.