Dans la 1ère circonscription de l’Eure, celle du député Les Républicains Bruno Le Maire, la candidate du Front National obtient plus de 45% des suffrages exprimés au deuxième tour de la Présidentielle. Ce score inquiète l’ancien Ministre de l’Agriculture.
Interrogé sur RTL ce lundi 8 mai 2017, Bruno Le Maire revient en autres sur le score FN dans la circonscription d’Evreux. Dans son fief, Marine Le Pen obtient 45,44% des voix et Emmanuel Macron 54,56%. Le taux d’abstention s’élève à 23,62 %. Ces chiffres inquiètent Bruno Le Maire qui fonde beaucoup d’espoir en Emmanuel Macron. Selon lui le nouveau Président de la République doit "impérativement tendre la main" et adresser des "gestes" aux électeurs de la droite et du centre pour qui le futur Premier ministre doit incarner cette "recomposition politique".
"Emmanuel Macron doit (...) dans les jours qui viennent, impérativement tendre la main vers ces millions d'électeurs de la droite et du centre qui n'ont pas été représentés au second tour, qui peuvent être soit en colère, soit déçus. Il doit leur adresser des signaux clairs", a déclaré M. Le Maire sur RTL.
Bruno Le Maire interviewé ce matin lors de la cérémonie du 8 mai à Evreux
Bruno Le Maire a eu des contacts avec E. Macron
"Oui, je pourrais travailler dans une majorité de gouvernement", a réaffirmé l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy et François Fillon. "Ca dépend des gestes que fera Emmanuel Macron en direction de cet électorat auquel j'appartiens", "tous ceux qui estiment qu'il faut faire plus pour la sécurité", "des gestes en ce qui concerne la montée de l'islam politique dans ce pays", "sur l'éducation", "sur la culture française", a expliqué le député de l'Eure.
M. Le Maire a indiqué avoir eu des contacts avec Emmanuel Macron. "J'ai dit ce que j'avais à dire au nouveau président de la République": "si le prochain Premier ministre ne manifeste pas la recomposition politique que j'appelle de mes voeux, à ce moment-là nous ne pourrons pas travailler ensemble".
"Si c'est un socialiste qui est Premier ministre, il n'y a aucune recomposition, enfin on est dans la vieille politique ! (...) Dans ce cas-là, Emmanuel Macron sera l'héritier de François Hollande", a-t-il dit.
M. Le Maire s'est vu menacer dimanche soir par François Baroin d'une candidature LR dans sa circonscription s'il intégrait un gouvernement Macron.
"Ma famille politique, le 1er mars, quand son candidat (François Fillon) a refusé de tenir parole (sur sa mise en examen, NDLR), tous ceux qui me traitent de traitres aujourd'hui, ont soutenu sa candidature. Moi, je lui ai demandé de se retirer pour le bien de notre famille politique parce que nous savions tous qu'il allait perdre".
"Traitre à quoi ? A nos idées ? Quelle différence fondamentale y a-t-il entre nos idées sur la libéralisation de l'économie, le soutien aux entrepreneurs, la construction européenne, et les idées d'Emmanuel Macron ? Je suis fidèle à mes idées, à mes convictions".