Le Centre Hospitalier d'Évreux s'est doté il y a un an et demi, d'un robot chirurgical dont les applications s'étoffent. Après l'urologie et la sphère ORL, le robot Da Vinci X va opérer en gynécologie. L'outil va principalement servir à exécuter des hystérectomies, ou ablation de l'utérus. Des opérations plus rapides, et moins douloureuses pour la patiente.
C'est un robot qui facilite la vie des médecins et celle des patients. Déjà éprouvé en urologie et dans la sphère ORL, Da Vinci X voit ses applications se développer en gynécologie.
Le centre hospitalier Eure-Seine à Evreux a fait l'acquisition de ce nouvel outil en février 2023. Un équipement de pointe à deux millions d'Euros, mais aux effets prometteurs.
Des opérations plus légères
Catherine a été récemment opérée avec ce robot. Elle souffrait d'un utérus trop gros, qu'il fallait lui retirer. Une opération classique lui aurait valu de longues suites opératoires. Grâce à cette technique, les choses sont allées beaucoup plus vite.
"On m'a enlevé mon utérus parce que j'avais des grosseurs à l'intérieur, et ça me provoquait des hémorragies. Au quotidien, c'était compliqué, donc j'ai décidé de me faire opérer. Le docteur a réussi avec le robot à découper mon utérus et à le sortir par les voies naturelles. Sinon, j'aurais eu une grosse opération avec des séquelles et une grosse cicatrice. Là, après quelques semaines, elles ont quasiment disparu !"
Une technique d'une grande précision
Philomène Floerchinger est la gynécologue obstétricienne qui a opéré Catherine. La médecin a été formée au CHU de Rouen avec des professionnels qui utilisaient déjà le robot. Il faut entre six mois et un an pour être en capacité d'utiliser cette technique chirurgicale.
Le robot devient alors le prolongement des mains et des yeux du praticien, mais il ne se substitue pas à lui. La technique permet des interventions d'une extrême précision.
Le chirurgien manipule le robot depuis un poste de pilotage, et derrière un écran. Au-dessus de la patiente, quatre bras articulés portent les instruments.
Améliorer le confort des patients
À Evreux, on utilise cet outil en gynécologie pour des hystérectomies, c’est-à-dire des ablations de l'utérus, consécutives à des fibromes importants, des cancers ou des précancers.
"Le robot peut-être utilisé pour d'autres gestuelles, mais l'équipe n'est pas encore formée à ces autres pathologies, comme la promontofixation, qui se fait dans le cadre de descente d'organes", explique la praticienne.
Le robot permet au chirurgien une installation ergonomique, une utilisation des bras sur 360 degrés, ainsi qu'une vision en trois D. Pour les patients il s'agit d'une chirurgie à très basse pression avec peu de douleurs postopératoires, une durée d'hospitalisation plus courte, et une remise en forme plus rapide après l'intervention.
Philomène Floerchinger, gynécologue obstétricienne à Evreux
Des nouvelles applications en voie de développement
Les chirurgiens thoraciques sont également appelés à utiliser le robot Da Vinci X dans l'avenir.
Si le robot a bien des qualités, il ne remplace pas pour autant tous les gestes chirurgicaux.
"L'installation du robot est assez longue et assez technique, donc nous n'utilisons pas le robot pour de petites interventions. Théoriquement, la célioscopie peut se faire au robot car c'est la même technique, mais pour une petite intervention, on perdrait beaucoup de temps et d'énergie pour une intervention qui a peu d'intérêt à être faite au robot. Par ailleurs, il y a d'autres techniques chirurgicales qui sont utilisées en gynécologie qui sont notamment l'hystéroscopie (caméra dans l'utérus), et ça ne peut pas se faire au robot", précise la gynécologue Philomène Floerchinger.
Hélène Muszynski, gynécologue obstétricienne, actuellement en apprentissage sur la machine, perçoit bien toutes les possibilités qu'offre cet intelligent robot. "C'est un réel progrès car on peut faire des choses en mini invasif qu'on ne pouvait pas faire avant. Dans les grands centres internationaux il y a même eu des chirurgies à distance. Des robots manipulés des États-Unis pour des patients qui sont en Chine. Ça fait partie des grandes avancées envisageables avec le robot."