Justice : il préparait un attentat contre la base aérienne d'Evreux

Ce mercredi à Paris commence le procès de l'ex-soldat français, jugé devant le tribunal correctionnel notamment pour "entreprise terroriste individuelle". Cet habitant de Seine-Maritime, fiché S, était en tenue de combat près de la base aérienne d'Evreux, lors de son arrestation en 2017.

Presque 3 ans après son arrestation, Alain Feuillerat va enfin être jugé.
Cet ancien militaire radicalisé avait été arrêté le 5 mai 2017 aux abords de la base aérienne d'Evreux. Il portait alors une tenue avec les insignes du groupe Etat Islamique et
avait abandonné dans les champs un fusil à pompe, deux revolvers à poudre et trois couteaux de commando, après avoir découpé le grillage d'enceinte de la base.

A l'intérieur de la voiture, les gendarmes avaient découvert un Coran, des petits drapeaux aux couleurs de l'EI et une clé USB contenant une déclaration d'allégeance à l'organisation jihadiste.
 

En garde à vue, l'homme avait reconnu avoir envisagé de commettre un attentat au nom de l'organisation jihadiste Etat Islamique (EI), faute de pouvoir rejoindre ses rangs en Syrie.
En outre, avant son arrestation, il avait revendiqué son projet dans un courrier envoyé à plusieurs médias.

Je m'appel (sic) Alain Feuillerat, soldat musulman défendant ma patrie: l'Etat islamique. C'est moi qui est (sic) préparé avec l'aide d'Allah l'attaque contre
la base militaire aérienne (BA 105) d'Évreux Fauville"
, écrivait-il dans ce message d'une page et demie, mêlant critiques contre la France et propos religieux confus.

Un procès correctionnel avec un représentant du parquet national antiterroriste

L'audience doit commencer mercredi après-midi à Paris. Le prévenu, qui avait habité à Veulettes-sur-Mer près de Fécamp sera jugé pendant une journée. Il encourt 10 ans de réclusion.

La 16e chambre du tribunal de Paris, juge les délits qui ont un lien avec le terrorisme et le crime organisé.
 
Reportage de V. Arnould et J. Bègue
 

Un profil psychologique instable


Alain Feuillerat était sans emploi au moment des faits.
Brigadier dans des régiments d'artillerie, il avait notamment été déployé en Côte d'Ivoire et au Liban et plusieurs fois décoré. Mais peu de temps après la mort brutale de sa compagne en 2011, il avait quitté l'armée, après 10 ans de service.

A partir de 2014, il est placé sous étroite surveillance, en raison de sa radicalisation. Son domicile fait même l'objet de deux perquisitions administratives, dans le cadre de l'état d'urgence.

Soupçonné d'avoir cherché à se procurer des armes, cet habitant de Veulettes-sur-Mer (Seine-Maritime) avait été visé par une enquête judiciaire, mais les investigations n'avaient pas abouti.
 

Je ne voulais pas faire un maximum de morts, je voulais que ça frappe la République


Deux expertises de 2017 et 2018 ne pointaient pas de troubles psychiques mais décrivaient une "personnalité paranoïaque", potentiellement dangereuse.
Hospitalisé deux mois en psychiatrie fin 2017, il avait ensuite été placé à l'isolement avec surveillance accrue, notamment pour éviter un suicide. 
"Personne n'a été affecté par une quelconque violence de ma part", avait-il affirmé lors d'une audience de procédure en décembre. "Si j'ai fait ça, c'était un coup de gueule (...) parce que j'ai été persécuté par des perquisitions", avait-il ajouté.
    
Il avait assuré avoir renoncé de lui-même à son action. Les magistrats qui l'ont renvoyé devant le tribunal ont au contraire estimé que c'est "son repérage par les forces de l'ordre" qui l'a poussé à renoncer.
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